Osenat vente aux enchères 20 janvier 2018
Première vente aux enchères d'Automobilia et de voitures OSENAT de l'année 2018, et un sentiment partagé entre l'avant vente et l'après vente.
Ma première impression lors de la visite de l'exposition, était que l'on allait assister à une vente de voitures en kit. Vous verrez aussi un peu plus loin que parfois une enchère, à priori banale, peut réserver des surprises.
C'est la Lancia Flamina de 1957 qui a été choisie pour monter la garde devant la porte du grand garage Napoléon. Certes, la Flamina est un emblème de la voiture de luxe Italienne, mais la présenter ainsi, c'est prendre le risque que tous les acheteurs potentiels remarquent que, contrairement à ce qui est indiqué dans le catalogue, et qui a été aussi affirmé lors de la présentation du véhicule, la carrosserie est loin d'être sans défauts. La voiture a été vendue 7 000€ + les frais. La côte de 25 000 € ne laisse pas une marge de manœuvre importante pour la restauration.
La vente commence toujours par de l'Automobilia. Quelques surprises comme le niveau de prix atteint par les lots 10 et 13, respectivement un Berliet GBO miniature de Quiralu vendu à 1050 € + les frais et un camion Berliet GLR Mont Blanc à 1380 € + les frais.
Le feux tricolore ci dessous, estimé entre 1 500 et 2 000 € a été adjugé à 1 400€. La pompe à essence a atteint, quant à elle, 2 200 € + les frais.
Cette calandre de Rolls Royce a plafonnée à 500 €.
Trois dessins originaux d'Uderzo, tirés en peu d'exemplaires ont rapidement trouvé preneur.
Mais pour cette première vente, OSENAT proposait surtout 52 voitures, et en particulier des voitures de la collection de Gino Terzulli. Les 2cv d'un collectionneur vont marquer aussi ce début 2018, comme nous le verrons plus tard. Et puis bien sûr d'autres voitures dont un certain nombre de new timers sur lesquelles nous ne nous attarderons pas ici.
Bien difficile de reconnaître dans ce châssis une Talbot Lago T26 de 1952! La maladie de Gino semble avoir mis un terme définitif à ses projets de restauration. Beaucoup d'incertitudes pèsent sur l'origine de l'ensemble. Comme disait Coluche, "les milieux autorisés s'autorisent à penser que ..."
L'estimation proposait une fourchette large entre 100 et 150 K€. A partir d'une mise à prix de 70 K€, l'acheteur s'est engagé à débourser 140 K€. Ici encore, la marge de manœuvre pour reconstruire ce véhicule, qui n'a jamais existé et dont l'historique des pièces est incertain, dans un budget compatible avec un potentiel prix de vente, me semble douteux. Mais parfois la passion l'emporte sur la raison.
Ceci dit, le choc de ce samedi 22 janvier 2018 est venu d'une voiture que l'on n'attendait pas à ce niveau de prix. Devant vous, vous avez reconnu sans difficulté, deux Citroën 2CV.
Regardez bien celle de droite: elle date d'une époque (1948/49) où il fallait attendre de très long mois pour être livré. Mes parents furent dans ce cas.
Dans un état proche de l'origine, un musée Hollandais en a fait l'acquisition pour la modique somme de .... 63 000 €! Vous avez bien lu, il n'y a pas de faute de frappe. 63 K€.
André Gide a écrit que, "Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison. Il faut demeurer entre les deux, tout près de la folie quand on rêve, tout près de la raison quand on écrit".
Et quand on fait un chèque de 63 K€ + 20% de frais pour une 2CV, sommes nous du côté de la folie ou de la raison ?
Vu de l'arrière, le modèle 1950 est visiblement plus bas. Bien vu! Mais savez-vous pourquoi?
Eh bien vous avez devant vous un modèle unique dont les suspensions ont été modifiées par Jean Federspiel. Ingénieur électronicien de formation, cet homme était en charge de reconstruire l'émetteur de radio diffusion au sommet de la tour Eiffel en 1945. Mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est son invention de la "suspension idéale. " Le catalogue de la vente nous explique que "L’invention du génial ingénieur permet d’obtenir une garde au sol constante, une absence totale de cabrage et de roulis tout en optimisant le confort de suspension. Le servosuspension FL fonctionne comme un filtre qui absorbe la propagation des ondes nuisibles au confort."
Pour développer en conditions réelles son invention, en novembre 1951 Jean Federspiel fait l’acquisition d’une 2CV, et c'est cette 2CV de 1950 que vous avez devant vous.
Proposée aux grands constructeurs de l'époque, aucun d'entre eux ne voudra de cette solution technique. Citroën argumentera que, la mise au point de la suspension de sa DS ayant pris 18 ans, acheter un brevet qui demandera autant de temps pour l'industrialiser et sera à ce moment là presque dans le domaine public ne présente pas d'intérêt.
Bref, cette voiture très particulière a été acquise, par téléphone, et si j'en crois mes sources, aussi par des Hollandais, pour la modique somme de 17 000 €. Le même musée?
Petite différence anecdotique entre les deux autos au niveau des portières:
La troisième 2CV en provenance de ce collectionneur anonyme, est un modèle type A de 1951.
La quatrième 2CV était sans carte grise, car la caisse et le châssis ne sont pas de la même année. De plus, l'ensemble a du recevoir un choc frontal et les portières ne sont plus alignées. Elle a été adjugée malgré tout pour 5 500 € + frais.
Sans vouloir passer en revue toutes les autres autos, que vous pouvez retrouver sur le site OSENAT, notons cette petite Vespa 400 adjugée pour 4 000 €.
Plus rare, cette Simca 6 découvrable de 1949, dans son état d'origine vendue un petit prix: 3 500 €.
Pour rester dans les petites autos, et en clin d'œil à Jean-Pierre qui a attaqué la restauration de la sienne, cette Renault 4CV découvrable 1950 qui appartenait à Gino.
La voiture était encore utilisée il y a quelques années. Sa remise en route ne devrait pas poser de soucis. L'adjudication s'est faite à 15 700 € + frais.
Dans la série des autos de la collection de Gino Terzulli, le lot 221 correspond à une Delahaye 148, ou à ce qu'il en reste. Ici encore la provenance du châssis et du moteur reste floue. Les pièces de carrosserie que l'on voit appuyées au mur sont en polyester! Charge à l'acquéreur de trouver un professionnel qui puisse produire une carrosserie digne du pedigree d'origine. L'ensemble trouve preneur pour 15 500 € + frais.
Même punition pour cette Allard de 1950, vendue 26 500 € + frais.
Avez vous reconnu la Fiat 500 Gamine signée Vignale? Nous souhaitons bonne chance au nouveau propriétaire pour retrouver les parties manquantes.
Au second plan, la deuxième Lancia de la vente avec ce modèle ARDEA de 1940 emporté à petit prix (2 100 € + frais)
Il y avait 6 modèles de Solex différents, du 660 sorti en 1955 au 2200 de 1961. Que du vintage! Le plus cher est un modèle 3330 adjugé 480 €. Saviez-vous qu'il s'en est vendu plus de 7 millions entre 1946 et 1988?
Autre chef d'oeuvre en péril: SIMCA 8 de 1950. Créée par Pininfarina elle sera produite pour Simca chez Facel Métallon. La voiture est presque complète et surtout possède l'armature de la capote.
Je pense que cette Renault 5 était l'affaire de la journée pour qui cherchait une new timer. Première main, moins de 10 000 Km, boite auto, toit ouvrant pour 3 400 € + frais. Idéal pour un premier achat.
Moins reluisante et nécessitant un travail approfondi de restauration, la Daimler SP 250 a atteint 12 500€ + les frais. Sauf si le moteur est à refaire, la cote actuelle laisse un budget raisonnable pour la rendre roulante et propre.
La carrosserie ne risque pas de rouiller puisqu'elle est en fibres.
Par contre cette MG TF de 1955 est prête à rouler moyennant quelques réglages. A 23 000 € + les frais, ce n'est pas une mauvaise affaire.
Les pistons ont été changé et la culasse rectifiée.
Peu d'américaines. Seule cette Buick 8 vendue 20 000 € et l'Impala en arrière plan achetée 23 500 € + les frais représentent les productions d'outre atlantique (si ce n'est un 4X4 Ford encore immaticulé aux US).
A l'étage du bâtiment, parmi des voitures plus récentes, cette Jaguar 420 est partie à 11 000 €.
Pour conclure ce reportage, c'est avec surprise que nous retrouvons cette Wolseley qui avait été vendue lors de la dernière enchère l'an dernier. Pas de chance pour le propriétaire puisque cette fois ci elle n'a atteint que 24 OOO € quand elle avait été adjugée à 36 000 € la fois dernière.
En résumé, une vente a des prix raisonnables dans la majorité des cas, et des véhicules nécessitants des restaurations ou des remises en route qui seront parfois longues et difficiles.
Osénat vente aux enchères 20 janvier 2018
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