Balade club Courtenay Auto Moto Passion mars 2019
C'est la première sortie du club de Courtenay. Nous sommes tôt en saison et les prévisions météo, dont on sait qu'elles sont toujours à prendre avec circonspection, ne sont pas favorables, sans pour autant être catastrophiques. Par chance (ou est ce du talent?) j'ai prévu l'activité de l'après-midi dans un local couvert.
Pas de visite culturelle au programme, mais une journée consacrée à 100% à l'automobile de collection. Le plat de résistance sera l'exposition du Parc des Expositions d'Orléans, avec une forte représentation de Citroën en raison des 100 ans de la marque.
Surnommée la “Petite Rosalie” par les pilotes, cette fort pimpante 4 cylindres 8 CV , est une réplique.
Mais notre première étape est à Bellegarde, point de ralliement de l'équipe, puisque les participants sont partis de plusieurs points (un peu comme le faisaient les concurrents du Rallye de Monte-Carlo à la Belle Epoque). Nous sommes 11 personnes dans six voitures. Lionel dans sa Fiat X 1,9, Philippe et Isabelle en Simca, tout comme Michel et son épouse. Jean-François et Valérie roulent en Alfa. Jean-Pierre et Bernadette représentent la production US à bord de leur Plymouth Barracuda. Nicole et moi-même testerons la fiabilité de l'OSI 20 MTS qui sort d'une mise au point longue. Normalement, l'allumage électronique devrait avoir réglé le problème.
Comme évoqué plus haut, la météo n'est pas fabuleuse. Il ne pleut pas, mais "le fond de l'air est frais". Nous nous retrouvons donc dans le "café du Château" pour une boisson chaude. Le local est l'ancienne bibliothèque du château. Il appartient à la mairie qui le loue. C'est un café restaurant. Le cafetier est un mordu des Etats-Unis. Sa décoration est là pour le prouver.
Le temps maussade a sans doute découragé les collectionneurs, car nous sommes peu nombreux.
Nous ne tardons pas à quitter le rassemblement pour rejoindre Lorris et un de ses restaurants: le Guillaume de Lorris.
Si ce nom vous dit quelque chose, sachez que c'était un écrivain dont on ne connait pas grand chose, même pas ses dates de naissance et de décès. Il vivait au début du XIIIe siècle et n'est resté dans l'histoire qu'à travers le Roman de la Rose, ouvrage qu'il n'a même pas fini.
Enfin, le restaurant est assez réputé dans la région, mais par chance nous n'étions que deux à y être déjà allé. Ce sera donc une découverte pour les autres.
Nous quittons Lorris en début d'après-midi. Il nous reste une grosse cinquantaine de kilomètres pour rejoindre le Parc des Expositions. Il nous faut contourner Jargeau où la fête bat son plein et interdit la circulation automobile en son centre.
Cette exposition au Parc des Expositions est sans doute la dernière. Le bâtiment de 10 000 m2 va, dit-on, être détruit pour être remplacé par une Arena.
Entre 1919 et 2019, Citroën a produit plus de 80 modèles de voitures. Tous ne sont pas présents mais ce salon en expose quand même un bon nombre.
Ce 10 HP type A de 1919 est la première voiture construite en grande série en France. Vous vous souvenez peut-être qu'André Citroën était allé aux Etats-Unis pour comprendre le modèle de production d'Henri Ford.
Si le thème principal de ce salon est centré sur la marque Citroën, de nombreuses autres marques sont représentées. Parmi celles-ci, quelques Américaines, dont cette Chevrolet master de 1936.
Je vous présente le plus ancien bolide de la journée: une Fortin Jourdain de 1906. Ce constructeur sera confidentiel avec un total de sept voitures construites uniquement. L'atelier était situé à Orléans, boulevard Jean Jaures. Le moteur est un Timonier.
Vous avez sous les yeux deux Ford T. Toutes les deux datent de 1914. La noire a été livrée à l'état major Canadien pendant la guerre de 14 - 18.
Entre les deux Ford vous reconnaissez une Philos. C'est la quatrième fois que je vous présente cette voiture. Elle était déjà exposée l'an dernier sur ce même salon, mais elle a aussi participé en juin 2016 à la parade des arrières grand mères.
Restons dans les voitures d'avant guerre avec la marque Darmont, bien connue des cyclecars à trois roues.
Passons maintenant au sujet principal de la journée: les 100 ans de Citroën. La plupart des modèles sont présents sous la voute du Parc des Expositions. Produit de 1935 à 1954 le T23U avait un PTC de 3,5 tonnes. Son nom provient de son poids de 2300 kg. La charge utile n'est que de 1500 kg. En 1942 le PTC passe à 4,2 tonnes, puis à 4,5 tonnes en 1952.
Moment d'humour avec cette reconstitution de la scène culte du Corniaud.
On retrouve ci-dessous une 5 HP jaune de 1922, entourée à sa gauche d'une B14 dont l'année n'est pas précisée, mais qui devrait être de 1926 à 1928. Il en sera vendu plus de 120 000 exemplaires.
La traction qui est tout à gauche est une 11 BL de 1950. Belle image de l'évolution de l'automobile sur 30 ans.
A partir du salon de 1932, les C4 et C6 disparaissent pour être remplacées par les Rosalies 8, 10 et 15 CV.
les AC4 seront présentées au salon de 1928.
Passer de la Citroën 2CV à l'Ami 6: c'est ce qu'ont fait mes parents. La leur était blanche, mais, comme pour le modèle présenté ici, c'était un modèle club. Je me souviens parfaitement du jour ou ma mère est venue me chercher avec le soir à l'école.
Clin d'oeil sur cette rutilante Méhari. Cette voiture a été produite à presque 145 000 exemplaires. Sympa mais la position de conduite est particulière.
La GS va combler le trou entre l'Ami 8 et la DS. Très innovante, son design est signé Robert Opron. Diplômé des Beaux Arts, il commence sa carrière dans l'aviation, puis entre chez Simca. Il est à l'origine de la Simca 1100 et de la Chambord décapotable présidentielle. Pour tout savoir sur ce grand designer vous pouvez consulter ce site qui lui est consacré. .
A côté d'une nouvelle AC4 de 1929, une ID 19 de 1963. Tout a été dit sur cette voiture extraordinaire, symbole du génie et de la capacité d'innovation du constructeur aux deux chevrons. Je n'ai rien à rajouter si ce n'est que le père d'un copain en avait une et qu'il faisait l'aller-retour Paris - Aix-en-Provence (à vive allure) toutes les semaines et qu'il en disait beaucoup de bien. Si vous êtes curieux, vous trouverez une affiche publicitaire dans laquelle on voit Brigitte Bardot entre deux DS qui se font face. L'une possède la face avant du début. L'autre possède des phares profilés. la légende: "les stars amoureuses de la déesses".
Dans La Vie de l'Auto, un journaliste a titré son article sur la SM comme suit: "Quintessence de l'élégance française". Cette fois-ci, ce sont les bureaux d'études Citroën qui signent le projet. Le travail en soufflerie porte ses fruits: le coefficient aérodynamique est meilleurs que celui de la DS.
L'avant-dernière voiture que je souhaite vous commenter est cette Traction 11BL découvrable AEAT. Ici encore, c'est un modèle unique, le seul survivant des 3 tractions relookées par la carrosserie Garcia à Saint-Denis. Elle date de 1937, découvrable d'origine AEAT. En 1950 sa propriétaire la confie aux établissements Garcia (Darlmat) pour modifier la ligne. Initialement la voiture était rose et grenat. C'est dans cette livrée originale qu'elle participe à un concours d'élégance à Cannes. L'histoire ne dit pas si les juges ont été sensibles...
Je vais terminer par cette petite auto (au sens propre puisqu'elle mesure moins de quatre mètres). C'est une Amilcar Compound, badgée Hotchkiss. C'est l'ingénieur Grégoire qui en est le concepteur. Pour résumer rapidement, il y avait quatre types de carrosserie (coach, découvrable, cabriolet et fourgonnette), et deux moteurs. Les B38 et les B67. Le dernier est culbuté et développe 44 CV.
Ce qui rend cette voiture particulière est son histoire. A l'origine c'était la voiture de François Duhamel, Directeur Commercial chez Hotchkiss. C'est une B67 produite en juin 1940. Vendue par l'usine à un garage Lyonnais (concessionnaire Hotchkiss bien sûr), elle est toujours restée dans le département du Rhône, où Jacques, son actuel propriétaire, l'a achetée, dans un état abominable et incomplète. Le propriétaire précédent l'avait décapitée pour en faire un cabriolet, mais rien n'était terminé. Une bielle était passé à travers le bas moteur. Bref, après une longue restauration, Jacques a remis la voiture dans sa condition d'origine.
Nous rentrerons tous sans encombres, après une bonne journée et sans pluie.
Balade club Courtenay Auto Moto Passion mars 2019
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