Rallye des Clubs de Marque 2018 un joli plateau de Doyennes!
L'association des Clubs de Marque regroupe 11 marques de voitures disparues. On considère pour l'occasion que Bugatti est une marque qui s'est éteinte, quand bien même on peut acheter des voitures neuve sous ce nom.
Une fois par an, à tour de rôle, et par ordre alphabétique, chacune des marques organise un petit Rallye, sur deux ou trois jours. 2018 est l'année de Panhard & Levassor.
Les plus jeunes d'entre nous se souviennent des Panhard PL des années 60 ou de la Panhard 24, dernier modèle de la marque.
Mais chez les amateurs de Panhard se sont regroupés, au sein de l'association "Les Doyennes de Panhard & Levassor", ceux qui préfèrent les voitures d'avant 1940. Et ce sont ces mêmes amoureux de moteurs sans soupapes qui se sont chargés de notre Rallye.
Pour tout connaitre de cette marque prestigieuse, je vous invite à vous instruire sur le site du club.
Bref, le Rallye est positionné en Anjou, non loin de l'abbaye de Fontevraud, dans un domaine du nom de "Domaine de Roiffé".
Le domaine de Roiffé se situe dans un parc boisé de 120 hectares qui permet de nombreuses activités. Les bâtiments, datant du XIX siècle, sont en pierre de Tuffeau. Les 12000 m2 ont été construits, à l'origine, pour héberger une colonie pénitentiaire pour enfants.
Devenue Institution Publique d’Education Surveillée (IPES) en 1940, la structure ferme définitivement ses portes en 1974. Peu après, à l'initiative de René Monory, le domaine devient un golf.
Parmi les 11 marques qui constituent les adhérents au club, Hispano Suiza (organisateur du Rallye en 2016) et Loraine Dietrich (organisateur du Rallye en 2017) sont absents. Les neuf autres marques sont représentées. 48 équipages ont répondu présent.
Votre oeil exercé aura remarqué l'absence du bouchon de radiateur Voisin, emblème de la marque. Vous avez raison. Le propriétaire démonte les célèbres ailes, sans doute pour éviter de se les faire voler.
Au premier regard j'ai trouvé la carrosserie de cette "Avions Voisin C11 Duc de 1927" assez particulière. Au second coup d'oeil, je la trouve très belle. Il s'en dégage une classe indéniable, quelque chose de différent. Pierre sera l'unique représentant de cette très belle marque.
Chez Bugatti, ce sont deux voitures qui représentent la marque. Le Coach Ventoux type 57 de 1937 rouge et noir (venu par la route de l'ouest parisien) , et le type 57 SC coupé Atalante de 1938.
Si les lignes de ces autos font rêver, le moteur 8 cylindres du coach Ventoux est un monument.
Chez Delage, 3 décennies sont présentes: pour commencer, cette très jolie Delage DI Torpédo ponté de 1925. Présentée au salon de Paris de 1923, la DI est motorisée par un 4 cylindres à 5 paliers.
En arrière plan on aperçoit cette sublime Delage D6-70 coach carrossée par Letourneur et Marchand en 1938. La ligne est très pure. Il n'y a pas de montant central et je trouve que les teintes claires lui vont à merveille.
Un peu en marge des coupés, cabriolets et berlines, cette Delage D6 3 litres course de 1946 semble avoir un palmarès. Ex écurie Watney, cette voiture est une biplace, contrairement à ce que, sous cet angle, sa silhouette laisse penser.
Après la guerre de 1939-45, Delage met en chantier cinq biplaces 3 litres, numérotées de 880001 à 880005. Dérivées des machines d'avant-guerre, elles sont dotées d'un six-cylindres 2 988 cm3 issu de celui des D6, avec soupapes en tête et trois carburateurs Solex 44HD. Il développe près de 150 ch à 5 300 tr/mn et est accouplé à une boîte électromagnétique Cotal à quatre rapports de type MK 35. La suspension avant est indépendante et l'on retrouve à l'arrière un classique essieu rigide. La carrosserie est confiée aux ateliers Olivier-Lecanu-Deschamps. C'est un carrossier de Levallois-Perret, connu par les professionnels de l'automobile, notamment pour avoir carrossé les DELAGE des 24 heures du Mans en 1939. Mais Olivier Lecanu Deschamps est aussi le premier à inventer la galerie "O.L.D" fort prisée au moment de partir en vacances.
Les cinq voitures vont courir en 1946/1947 sous les couleurs de l'écurie Watney, qui va rapidement en confier la gestion à Louis Gérard, au sein de l'écurie Gersac.
Parmi les 6 Delahaye présentes, cette 135 M roadster de 1947, carrossée par Figoni & Falaschi, est magnifique.
Cette fois c'est le carrossier Chapron qui s'est chargé d'habiller cette Delahaye 135M de 1949. Nous l'avons déjà indiqué à l'occasion d'articles précédents, ce modèle connaîtra un grand succès commercial.
Egalement carrossée par Chapron, cette Delahaye 135 M roadster date de 1934.
Chez Talbot, la T26 coach de 1948 qui suit fait partie des 5 représentantes de la marque. Je ne suis pas toujours convaincu par les roues à rayons sur les voitures de ce gabarit, mais je dois reconnaître que pour l'occasion, l'ensemble est très élégant. Classique par opposition aux modèles carrossés par Saoutchic, mais élégant.
Changement radical d'époque et donc de style avec ce superbe coupé Talbot T14LS de 1956. Son côté racé ne va pas pour autant lui assurer un succès commercial. Il n'en sera vendu que 54 exemplaires. Le modèle America motorisé, non plus avec le nouveau 4 cylindres de 120 CV, mais avec un 8 cylindre en V d'origine BMW ne rencontre pas plus de succès. C'est sans doute le prix dissuasif qui en est la cause.
En décembre 1958, Anthony Lago devra céder son entreprise à Simca.
N'allez pas croire que j'ai fait exprès de ne pas photographier des Facel Véga: c'est juste qu'à l'analyse des clichés, je me rends compte que je ne leur ai pas rendu un juste hommage.
Chez Salmson, Daniel, également membre du club Hotchkiss, est venu en Salmson S4E cabriolet Esclassan (carrossier) de 1952; une auto rare.
La Salmson 2300 S que vous voyez au premier plan est sortie des ateliers de Chapron en 1954. C'est une berlinette sportive 4 places, 2 portes, dont le bloc en aluminium développe 103 CV avec une boite Cotal.
Mis à part la marque de l'organisateur, Hotchkiss sera celle présentant le plus de voitures. Sur les 8 véhicules inscrits, seuls 7 seront au rendez vous. Gilles viendra malgré tout, mais en Renault Vivastella.
4 et 6 cylindres, cabriolets, découvrable et berline, tout est là:
Jean Claude est venu avec sa GS grise à la suite d'un souci de dernière minute sur sa fidèle 20-50 Saoutchik de 1951. Yves a fait le choix de son Anjou découvrable et a laissé son Artois au garage.
Geneviève clos le bal des Hotchkiss avec sa fidèle Monceau Chapron de 1954.
Nous allons conclure par un petit échantillon des voitures de la marque organisatrice: Les Panhard & Levassor.
Nous avions deux Panhard & Levassor Dynamic X81 16CV toutes les deux de 1939.
La Dynamic Verte bicolore est un modèle "Parisienne". Elle appartient à Arnaud, notre organisateur en chef! (il n'était pas seul). Arnaud m'a expliqué que l'appellation "Parisienne" correspondait chez Panhard & Levassor à une version haut de gamme. Sur la Dynamic, elle se distingue par le petit marche-pieds au niveau de la porte arrière (absent sur les Dynamic "standard") et à un pavillon légèrement surélevé. La voiture dispose aussi d'une séparation chauffeur qui était une (coûteuse) option qui venait s'ajouter à la finition "Parisienne". Son origine est connue.
A la droite de la Dynamic d'Arnaud, une Delahaye 135 cabriolet Pennock rouge de 1939,
En résumé, un fort joli plateau de voitures que l'on ne rencontre que très rarement. Ce Rallye de Marque est une super occasion de voir de très belle autos. Lors des stationnements dans des lieux accessibles au public, celui ci ne s'y est pas trompé.
Rallye des clubs de Marque 2018 un joli plateau de Doyennes
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