Bourse concentration de Villecroze juin 2018
Pour être totalement honnête, je n'avais jamais entendu parler de Villecroze! C'est le calendrier de LVA qui a attiré mon attention. De passage dans le Var pour le week-end, je regarde, dans la liste des évènements, ceux qui sont à proximité de Saint-Raphaël et Villecroze s'affiche comme une évidence, pas uniquement pour les voitures, mais aussi pour les centres d'intérêts touristiques qu'offre le village.
Les voitures exposées le sont sur la place du Général de Gaulle. Les visiteurs, comme les propriétaires de cette MG, vont se garer un peu plus loin.
La brochure de l'Office du Tourisme ne parle pas de points d'intérêts mais de trésors! Le premier d'entre eux est le vieux village de Villecroze. A découvrir à pieds uniquement. La brochure vante aussi la douceur de son climat.
Chose rare de nos jours, principe de précaution oblige, les fontaines offrent au promeneur assoiffé de l'eau potable. Elles sont au nombre de 7, toutes alimentées par des canaux qui collectent l'eau des ruisseaux qui s'écoulent à travers la barrière de tuf située au nord du village.
Assez vite, jouxtant l'église Notre-Dame des Sept Douleurs, on trouve la place sur laquelle les voitures stationnent.
La place et ses platanes ne sont pas récents. Une reproduction d'une ancienne carte postale a été reprise pour servir de panneau indicateur. Bonne idée!
Nous devons cette manifestation au club Var Alpine du Cannet-des-Maures. C'est la première, et à entendre les commentaires du maire, ce ne sera pas la dernière.
Comme vous pouvez vous en douter, ce sont essentiellement des Renault et Alpine qui décorent la partie centrale.
Lancée en 1962 la Renault 8 sera produite pendant 14 ans. Durant les trois dernières années de sa carrière, la voiture ne sera plus produite que par la filiale Espagnole du constructeur Français: la FASA-Renault.
Les Renault 5 et 5 turbo sont bien entendu de la partie!
Si l'écusson est "Renault Sport", la Spider ci-après a quand même été fabriquée dans l'usine Alpine de Dieppe qui en produira un peu plus de 177 exemplaires entre 1995 et 1999. Les premiers modèles ne proposaient pas de pare-brise mais uniquement un saute-vent.
Le moteur est celui des Clio Williams. Il développe 150 cv, mais l'utilisation de l'aluminium permet de maintenir le poids à moins 930 Kg ( la Clio accuse 990 Kg). La vitesse de pointe annoncée est de 216 Km/h.
Faut il encore présenter la Berlinette?
Jolie surprise que la présence de cette Alpine nouvelle génération!
Le père des deux voitures ci-dessous est Jacques Durand. L'homme a commencé sa vie professionnelle en fabriquant des moteurs pour modèles réduits, puis il participe à différents projets automobiles et, au tout début des années 70, construit une voiture sportive aux allures de Ford GT 40, sous la marque JIDE.
Châssis tubulaire, carrosserie en polyester, tout est là pour en faire une concurrente de l'Alpine. Malheureusement le talent n'est pas toujours récompensé et seule une centaine d'exemplaires verra le jour. Les essais que j'ai pu lire vantent la tenue de route de la voiture, qui d'ailleurs inscrira son nom au palmarès de quelques courses.
Considérant la faible distance entre Sainte-Maxime et Villecroze, certaines voitures étaient déjà présentes la veille à Sainte-Maxime. C'est le cas de ce coupé Lancia Beta 1800 de 1975.
Le monde des deux roues était représenté, entre autres, par une série de Motobécane "bleue", le best-seller des cyclomoteurs. Produite de la fin 1959 à 1990, cette mobylette sera la plus vendue dans sa catégorie.
Les fans de cette petite moto vous diront que c'est la reine des motos populaires:
la Motobécane D45 A 125 cc!
Le modèle exposé date de 1945, année de son apparition, et possède tous les attributs du modèle d'origine:
Vous vous souvenez du papy Lou Petaroue rencontré le samedi à Sainte-Maxime? Eh bien le revoila! Fidèle au poste et intarissable, il va m'en dire plus sur son engin: sur une base de Motobécane D45, il décide un beau jour de construire un side de course en prenant comme source d'inspiration un dessin à la précision toute relative. Sa créativité fera le reste!
A regarder d'un peu plus près, on découvre l'ingéniosité et la malice du papy. Le terme papy est ici utilisé dans un esprit amical et nullement péjoratif.
Autant vous dire tout de suite que, pour cette première, la bourse est petite. J'ai néanmoins trouvé quelques vieilles cartes Taride et deux guides Michelin de 1938 et 1939.
Un des autres trésors du village de Villecroze est son parc. Créé en 1930 par un citoyen d'origine américaine, il s'étend sur deux hectares et demi.
Je sens votre étonnement devant cette vue à travers des barreaux. La raison en est fort simple: le parc est situé au pieds d'une falaise.
Le principal trésor du village de Villecroze est à mon avis l'ensemble de ses grottes Troglodytiques. Leur datation indique qu'elles ont commencé à se former il y a 700 000 ans. C'est l'eau de la fonte des glaciers qui, chargée du calcaire du plateau de Canjuers, et à travers la cascade, a lentement calcifié les végétaux par un dépôt de calcaire.
Les excroissances successives de fossilisation des végétaux se sont accrochées à la colline pour former les grottes. Ces grottes appartenaient aux moines Bénédictins de l'Abbaye Saint-Victor de Marseille. Ils possédaient un prieuré tout à côté et les terrains autour. En 1556, à travers un échange de terres, Nicolas d'Albertas, riche marchand, devient propriétaire des grottes, et fait fortifier le site pour en faire une position imprenable. Nous sommes à l'époque des guerres de religion. Depuis 1633, les grottes sont propriété du village de Villecroze.
Derrière la cascade, la "Tour du Guet" est la pièce la plus humide.
C'est à l'issu d'un phénomène que les géologues considèrent comme rare que cette salle des colonnes est née. L'eau s'étant retirée, les stalactites ont pu toucher le sol grâce à un suintement continu. Les ouvertures creusées au XVI siècle pour atteindre le "lac" ont asséché la salle et stoppé le phénomène.
De retour aux abords du village, on retrouve, garées de ci de là, les voitures des visiteurs.
Voici deux Toyota MR MK2 mais comme vous le savez la MK2 a subi 4 révisions. Je ne suis pas expert de ces modèles, mais je pense que celle de gauche est la plus ancienne.
Une conclusion avec cette Vespa 400 de 1959 dont les propriétaires étaient nos voisins de table au restaurant le midi. La Vespa a été construite en France par ACMA. 30 000 exemplaires sortiront de l'usine de Fourchambault (à 10 Km de Nevers). A l'origine, et bien que conçue par Piaggio, tous les composants étaient Français, à l'exception des pistons fournis par un fournisseur de Borgo en Italie. Le moteur est un bicylindres deux temps qui développe 12 cv.
En résumé une belle journée dans un village provençal digne d'un détour.
Bourse concentration de Villecroze juin 2018
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