Belle affluence pour ce deuxième rendez-vous mensuel de l'AMR 45 depuis la fin du confinement. Fidèle à sa méthode, Claude, le président d'Auto Moto Rétro 45, envoie un petit message de rappel sur nos téléphones quelques jours avant la date.
Malgré les travaux de réfection de certains murs des douves, les visiteurs exposants peuvent stationner leur véhicule avec comme arrière-plan le château de Bellegarde. A quand des visites du monument le premier dimanche de chaque mois?
Il est 10h30 passé quand nous arrivons, et à ma grande surprise la place est peu remplie, à croire qu'en ce premier dimanche du mois d'août les collectionneurs se sont octroyé une grasse matinée, ou pire sont partis en congés. Et puis soudain les voitures franchissent le portail, une par une ou deux par deux.
Il y a toujours quelques motos pour rappeler que dans AMR 45 le M signifie motos. Un clin d'œil pour la venue de cette Guzzi Le Mans II 850 du début des années 80.
Comme toujours le gang de Montcresson est arrivé sur place dans les premiers. Le nez en avant, la voiture de Gepetto met ostensiblement en avant ses lentilles de contact. Une posture très commune chez les myopes. Quand à la Clio Williams, son jeune propriétaire ne rate pas une occasion de lui faire faire des kilomètres, et c'est très bien ainsi.
Le combi VW en premier plan est un T2, parfois aussi appelé "Bay window" en raison de son pare-brise panoramique. A en juger par la position des clignotants, je pense que c'est la première version de cette deuxième génération produite de 1967 à 1979. A en croire un autocollant, ce combi date de 1970. A ses côtés, une Ford Mustang Fastback.
De nombreuses américaines sont au rendez-vous. Commençons par la Pontiac Firebird noire 6.6 Trans Am "Black & Gold edition" de 1979. Par rapport au millésime 1978, les quatre phares sont séparés.
Boite automatique de rigueur. La chanson disait "black is black". Ici c'est plutôt "red is red".
Cachée en embuscade en dépit de son gabarit imposant, la Dodge nous remémore les lignes typiques de la fin des années cinquante .
Petit à petit la place se remplit. Au côté d'une Chevrolet coupé, la Chrysler cabriolet "Le Baron" regarde en direction du château. Position également stratégique pour observer tous les mouvements des copines!
Quand on parle d'américaines, on pense parfois voitures modifiées au point d'en devenir difficilement identifiables pour le commun des mortels.
Le toit est très original et a du demander de longues heures de travail.
Pour la petite histoire, les suspensions modifiées la rabaissent une fois le moteur coupé. Dans un premier élan, son propriétaire a décidé de stationner du côté de la Chrysler "Le Baron". Considérant la longueur du véhicule et le porte-à-faux arrière, il se ravise: la voiture reposait sur la bordure du trottoir une fois le contact coupé.
Habitacle flamboyant, drapé de vinyle rouge et noir et enrichi d'accessoires vintage.
Pour nous, c'est l'OSI 20 MTS qui est de sortie. Le renouvellement des visiteurs lui assure toujours une dose de curiosité.
Rançon du succès, certaines voitures stationnent en bordure de la rue. C'est le cas de cette Méhari et de la Mercedes dont on aperçoit le capot.
Les retardataires doivent jouer du volant, mais avec un cabriolet décapoté l'exercice est plus facile.
Mélange des genres, on passe de la Citroën 10 HP Torpédo de 1919 à la Ferrari.
Dévoilée durant le salon de Genève de 1980, la nouvelle Mondial 8 succède à la 308 GT4 dessinée par Bertone. Cette fois c'est Pininfarina qui signe le dessin de ce coupé 2+2, équipé d’un moteur V8 monté en position centrale et développant un peu plus de 200 cv. La Mondial 8 se caractérise par un empattement plus long de 10 cm par rapport au modèle précédent, ce qui lui permet de disposer d’un espace arrière plus spacieux. Malgré un traitement anti-corrosion, et une plus grande attention portée aux détails, cette voiture souffrira d'une désaffection du public.
L'offre de Mondial à vendre est aujourd'hui plutôt importante dans une fourchette de prix de 40 à 50 K€.
Bien moins chères, (bien que ramené au prix par cm3 nos petites populaires ne sont pas aussi bon marché que cela) et modifiables ou pas, les rivales de toujours s'étaient mises ensemble.
La matinée prend fin et la faim prend le dessus. Cap sur un restaurant ouvert et à l'aspect sympathique. Après quelques circonvolutions, c'est à Combreux (FR45) que nous trouvons une petite auberge prête à nous rassasier.
L'endroit semble paisible et la terrasse accueillante. Le serveur s'intéresse même au voitures anciennes. Enfin, dans ses propos, nous comprenons qu'au moment de changer sa vieille Clio il optera pour une Tesla! Doute, quand tu nous guettes....
Un coin d'herbe et d'ombre suffisent à contenter l'OSI. Nous garderons un œil sur la belle Italienne (c'est pour flatter Gepeto!) car croyez-moi, il y a un passage de cyclistes, piétons et automobiles non négligeable dans ce coin du Gâtinais pourtant loin des axes routiers.
Une fois notre appétit calmé, nous nous rapprochons du point d'intérêt de Combreux.
C'est de l'autre côté du canal d’Orléans que notre étonnement s'est manifesté en arrivant. Le canal d'Orléans rejoint à l'est le canal de Briare, et à l'ouest la Loire à Orléans (du coté de l’île Charlemagne).
Le bord du canal a été aménagé en piste cyclable et attire de nombreux cyclistes ou marcheurs sur une boucle de 10 kilomètres qui relie Combreux, Sury-aux-Bois et les étangs locaux. Ce circuit porte le doux nom de "Canal et Brin d'Amour", du nom d'un des étangs longés.
Le pont qui enjambe le canal a été l'objet d'un fait de résistance en juin 1940. Le 16 juin exactement, la troisième batterie du 32 ème Régiment d'artillerie, sous le commandement du lieutenant Petit, s'oppose à la quatrième Division d'infanterie allemande et fait sauter le pont avant de se replier sur Vitry. Quatre soldats de l'armée française y laisseront la vie.
En empruntant la route qui relie Combreux et Sury-aux-Bois, vous ne pouvez pas manquer d’apercevoir le château.
Propriété privée de la famille de La Rochefoucauld, ce château ne se visite malheureusement pas. Pour l'anecdote, depuis Juin dernier, Philibert de la Rochefoucauld, gérant d'un groupement forestier local, a été élu Maire de Combreux.
Ce château faisait partie du domaine royal et était une des résidences d'Henri Ier au XIe siècle. Il y mourra en 1006.
En 1108, le Roi Louis VI, dit le Gros, pressé d'argent, le met en gage. Depuis, il a appartenu à une longue lignée de hauts et puissants seigneurs. Depuis Guy de Senlis de la Tour, qui en devint le possesseur en 1124, jusqu’à la famille de La Rochefoucauld, duc d’Estissac, qui le détient donc encore actuellement.
Joli rendez-vous et balade sympa.
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