Cocktail FFVE Les véhicules de collection Patrimoine Industriel et Culturel

Cocktail FFVE - Les véhicules de collection Patrimoine Industriel et Culturel

Quatre roues sous un parapluie est un concept lancé à Paris en 2003. L'agence propose des prestations autour de la 2cv et de l’art de vivre à la française. Pour reprendre la description faite des voitures, elles sont "  Colorées, chaloupées, pimpantes et pétillantes, sexys, majestueuses et bohèmes.." 

Nous sommes à Paris, et plus précisément place de la Concorde. Les plus observateurs d'entre vous auront reconnu l'obélisque de Louxor qui pointe en arrière plan. Ces sympathiques bouilles s'y sont installées comme base de départ.  

Cocktail FFVE Les véhicules de collection patrimoine industriel et culturel

Cocktail FFVE - Les véhicules de collection patrimoine industriel et culturel

Mais l'objet de ce reportage n'est pas de faire de la publicité. Il y a cependant une relation entre la Citroën 2cv dont nous savons tous qu'elle fait partie de notre patrimoine industriel et culturel, et la raison de ma présence en ce lieu.

Au titre de ma fonction de Président d'un club automobile national, Hotchkiss pour ne pas le nommer, je reçois un carton d'invitation de Jean-Louis Blanc, Président de la Fédération des Véhicules d'Epoque, pour un cocktail dinatoire dans les locaux de l'Automobile Club de France. L'ACF est le plus ancien club au monde puisque son origine date de 1895. C'est un club privé et select propriétaire de ses locaux place de la Concorde. Non seulement le ticket d'entrée n'est pas financièrement à la portée de tous, mais il faut être multi parrainé pour pouvoir prétendre à en faire partie. Je vous propose donc, à travers ces quelques photos, de pénétrer dans un des lieux mythiques de l'histoire de l'Automobile. L'invité que je suis n'aura accès qu'aux parties communes, mais c'est suffisant pour se faire une idée.

Cocktail FFVE Les véhicules de collection patrimoine industriel et culturel

Hôtel de Plessis-Bellière , entre l'Hôtel de Crillon et l'Hôtel de Coislin.  

« Des sympathies si vives s’étaient créées entre les membres du comité d’organisation [de la première course automobile au monde Paris-Bordeaux-Paris 1895] que le comte de Dion déclara que laisser se disperser de telles forces serait un crime de lèse-patrie » (L’Echo de Paris). Constructeur visionnaire, de Dion invite à déjeuner le journaliste Paul Meyan, le baron de Zuylen et l’ingénieur Récopé pour évoquer la fondation d’une entité mariant la convivialité d’un grand cercle aux actions d’une société d’encouragement pour le développement de l’automobile. Les convives jettent les bases des statuts et énumèrent l’identité des premiers membres, protagonistes de la discipline. « Au dessert, l’Automobile Club de France était fondé » (Meyan)

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Dès les portes franchies, c'est une Gillet Herstal 500 qui nous accueille, prêt d'un des membres du club.

En 1898, l'ACF imagine et organise le premier Salon de l'Automobile dans le jardin des Tuileries à Paris.

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Sans surprise, la décoration des lieux rend hommage à l'Automobile.

Club privé par excellence, l'écrin du 6 et 8 place de la Concorde date de 1896. Il propose aux Membres (avec un M majuscule) 15000 m² d'installations exceptionnelles: salons, bibliothèque (Clément Bayard) ou salle de sport.

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Typique des immeubles parisiens, la cage d'ascenseur a été insérée entre les volutes de l'escalier.  

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Un des panneaux de la cabine de l'ascenseur expose une collection de cinquante quatre médailles ACF réalisées en collaboration avec la Monnaie de Paris. Ici, l'histoire est partout.

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La réception se tient sur la terrasse de l'Hôtel, au quatrième étage. Dans la marine on appellerait cela le pont supérieur. Le drapeau de l'ACF flotte au gré d'une légère brise enrichie de fragrances de luxe. Ici, les dames ne se fournissent pas au Monoprix du coin. Quand bien même la période de canicule est terminée, ce léger courant d'air fait du bien. Les bruits de la place nous parviennent feutrés.

L'arrivée de l'ensemble des invités s'étale sur presque deux heures. Je ne connais presque personne. Ont été invités des présidents ou représentants de clubs, mais aussi des politiques et des journalistes. Un des rôles de la FFVE est de défendre les propriétaires de véhicules de collection en pesant face aux élus et technocrates de tous poils. Les rencontrer et leur passer des messages fait partie des tâches de la Fédération.

Si le carton d’invitation revêtait une sorte de « formalisme », le « dress code », comme nos voisins britanniques aiment à le pratiquer, n’était nullement précisé. Avec le recul, j'aurais du me douter que l'avant joufflu d'une Talbot-Lago "Goutte d'eau" de Figoni & Falashi imprimé au dos portait un message subliminal. D’un naturel simple et pragmatique, j’arbore simplement un polo à l’effigie de la marque que je représente. Cela a peut-être choqué car la grande majorité des invités avaient revêtu, pour les hommes un costume agrémenté d’une cravate, et pour les quelques femmes présentes (la parité était loin d’être respectée) des robes légères et délicates. En tout cas on m’a laissé rentrer. J’en conclus que dans un environnement prestigieux il est de bon ton d’être smart !

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La terrasse est un endroit fort agréable. Je suis sans doute passé pour un provincial!

Le panorama est assez exceptionnel. La place de la Concorde et ses 8,64 hectares s'étalent à nos pieds. A quelques jours du défilé du 14 juillet, la tribune officielle a déjà été installée entre les fontaines monumentales. Nul doute que cette terrasse sera un lieu très prisé pour regarder passer nos militaires.

A cette heure de la journée le trafic est relativement faible. La tour Montparnasse s'élève sur la gauche, et la coupole des Invalides brille de ses dorures sous le soleil couchant. Impassible et solidement campé, le Palais Bourbon trône de l'autre côté de la Seine.

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Si entrer dans ce lieu prestigieux est un privilège en soi, la présence des invités tient au discours que va prononcer Jean-Louis Blanc. Pour ceux qui découvrent le nouvellement élu président, JLB est né en 1949. Ingénieur agronome, diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et de l'ENA, il va, après quelques années passées dans des cabinets de ministères, rejoindre le groupe SUEZ dans des fonctions de direction. Vous pouvez lire son interview dans le n° 6 de l'Authentique mai, juin & juillet 2019.

Face à un auditoire attentif, et après avoir expliqué en postulat de base que la France est le berceau de l’automobile, JLB réalise une comparaison entre les start-up d’aujourd’hui et les créateurs des premières automobiles au dix-neuvième siècle. On estime qu’ils furent au nombre de mille. Selon JLB, l’automobile, facteur de liberté, d’échange et de design, a façonné le vingtième siècle.

Il insiste particulièrement sur l’engouement suscité et la diversité des manifestations, qui se déclinent du rendez-vous club à des organisations prestigieuses comme Rétromobile (je profite de l’occasion pour indiquer que le record de fréquentation  a été battu en 2019 avec 132 000 visiteurs). Lors de la journée FFVE, ce sont plus de mille évènements qui ont rendu nos véhicules visibles.

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Jean-Louis Blanc, président de la FFVE. Un Monsieur passionné qui n'a pas lu un discours mais qui a décliné sa vision.

Après un rappel de quelques chiffres clés, le discours met en avant la nécessité de défendre un patrimoine, à la fois partagé (1250 clubs et 800 000 véhicules), populaire, mais aussi prestigieux. Nos voitures roulent, et doivent pouvoir continuer à rouler. Nous disposons d’arguments auprès des pouvoirs publics.

Tout d’abord nous ne représentons que 1% des kilomètres parcourus. En terme d’accidents de la route, nous sommes rarement impliqués. Enfin, la FFVE s’applique à ne délivrer ses attestations qu’aux véhicules qui respectent les règles : le véhicule doit avoir plus de 30 ans (avec preuve), il doit avoir été préservé dans sa condition d’origine ou restauré dans les règles de l’art.

 Enfin, l’impact économique du secteur n’est pas marginal. Il est nécessaire de relancer l’apprentissage et d’une manière générale la formation aux métiers du véhicule ancien, pour conserver un savoir-faire.

En marge du discours, un des administrateurs de ma connaissance car propriétaire de plusieurs Hotchkiss m’a expliqué qu’un projet de refonte des statuts était en réflexion pour adapter la structure et le fonctionnement de la Fédération aux enjeux de la période. 

A ce stade, je tiens à préciser à nouveau que la FFVE ne défend que les véhicules disposant d’un certificat d’immatriculation en collection. Parmi tous les pseudo-arguments entendus ou lus de ci de là, le seul qui à mes yeux justifie de mettre nos anciennes en CGC, c’est qu’elles sont dès lors considérées comme faisant partie du patrimoine. Contrairement à de simples véhicules dits « d’occasion », et dans l’hypothèse d’un accident sérieux, l’expert d’assurance ne pourrait pas décider de son propre chef de la déclarer irréparable, et donc de lui faire rejoindre le bataillon des épaves.

Au final, ces quelques heures passées dans un monde que je ne fréquente pas m'ont instruit. J'y ai croisé des passionnés, et c'est la passion qui nous permettra encore longtemps de rouler en ancienne.

 

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Cocktail FFVE - Les véhicules de collection patrimoine industriel et culturel: coucher de soleil sur le Grand Palais.

Après cet intermède, c'est le retour à la réalité dans le RER en direction de l'aéroport de Roissy. La moquette de l'IBIS y est moins laineuse qu'à l'Hôtel de Plessis-Bellière!

 

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Automobile ancienne à votre service

 

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