Club Hotchkiss Rallye national 2017 dans les Vosges: passé industriel et thermalisme
Avant le départ et juste après le petit déjeuner, une tâche semble s'imposer: nettoyer les vitres salies la veille par les insectes. Geste futile dans la mesure ou l'aérodynamisme de nos voitures provoque la mort de centaines d'insectes, à peine la seconde vitesse enclenchée.
Pour ce qui est de la sève tombée des arbres pendant la nuit, peu seront ceux qui s'appliqueront à l'ôter avant de partir.
Autre routine, le décapotage (si madame le veut bien). Selon le modèle, la technique est différente. Ici c'est un cas un peu particulier.
Contrexéville n'est pas dans la partie montagneuse des Vosges, mais dans la "Vôge". La Vôge est une zone naturelle, verte et forestière, aux reliefs peu accusés. Elle correspond approximativement au bassin versant de la Méditerranée du département des Vosges. L'occasion d'apprendre que c'est dans cette partie de la Loraine que la Saône prend sa source, à Vioménil précisément (dont les habitants sont les Viamanciliens) , au pied du Ménamont, à 405 m d'altitude. (pour mémoire Hervé Bazin y passa une partie de sa jeunesse). On est donc du coté Méditerranée de la ligne du partage des eaux.
Bref, tout cela pour dire que à Monthureux sur Saône, un peu plus loin en descendant la rivière, la Saône n'est pas grosse.
Quand les géographes parlent de "relief peu accusé" il faut comprendre que ces gens là n'y ont jamais fait de vélo, car les routes qui permettent d'accéder à certaines rivières ressemblent quand même un peu à des routes de montagne, avec leurs virages en épingles à cheveux.
La Lorraine à un passé industriel fort, particulièrement en matière de textile. Qui ne se souvient pas de la société Boussac. Mais la Lorraine c'est aussi le bois et le travail du métal. On trouve donc assez souvent le long des routes, des vestiges de cette grandeur industrielle passée.
Les plus curieux s'arrêtent pour regarder, les autres passent leur chemin.
La manufacture fut construite à coté d'un petit barrage, à moins que ce soit l'inverse. Contrairement à beaucoup de régions, ici l'eau de la fontaine est potable.
Mais mieux que potable, l'eau est sous protection divine.
Pas que Bernard, pris sans doute d'un esprit de repentance soudain, a franchi en complétant son niveau d'eau.
Mais peu de kilomètres après l'eau bénite, alors que le livre de route n'indique rien de spécial, une file d'Hotchkiss tapisse le bord de la route. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Un indice supplémentaire pour qui a du sang indien dans les veines et sait donc interpréter les traces au sol.
Voila l'explication: Yves a perdu une roue. La goupille de la roue arrière gauche a cassé et, le pas de vis étant inversé de ce coté, les goujons de roues se sont desserrés.
Suivre la trace faite dans l'herbe non encore fauchée, pour pister la roue, qui a dévalé le champ sur plusieurs centaines de mètres, permet de retrouver la belle.
La question est maintenant de mesurer l'étendue des dégâts.
Beaucoup de chance, si ce n'est quelques traces sur l'aile, rien n'a été abimé. La roue va donc être remontée sur place et la voiture reprendra la route. L'enjoliveur est resté sur la roue, gardant prisonniers tous les écrous et la goupille.
Peu émues par nos soucis mécaniques, et visiblement peu gênées par leur longs poils, en cette journée caniculaire, deux bêtes à cornes, ne ressemblant en rien aux races vosgiennes, paissent tranquillement au bord de la route.
Pause, cette fois ci prévue, à la manufacture de ferblanterie Royale de Bains les Bains.
Propriété de Monsieur et Madame Cornevaux (sans lien avec la photo précédente), l'endroit date de 1733 et regroupe château, chapelle, maisons d’ouvriers, halle au charbon, étamerie... L'ensemble immobilier illustre ce qu'était une manufacture au dix-huitième siècle. Elle a fonctionnée jusque dans les années 50.
Chamousette à la pâture avec ses congénères.
Deuxième soucis mécanique de la journée: une fuite dans une tubulure métallique du système de refroidissement de la toute nouvelle AM80 de Richard et Marie Pierre.
Outre son passé industriel, la manufacture est aussi connue pour y avoir vu naitre Julie Victoire Daubié, journaliste et première bachelière de France. Lors de la visite, Madame Cormevaux commente les combats que ces premières femmes diplômées ont du mener pour être reconnues pour leur compétence.
Une partie des bâtiment a été transformée en gites pour curistes et touristes
Une grande partie de l'après midi est consacré aux thermes de Plombières les Bains. Une fois les voitures stationnées, c'est dans la salle à manger du Grand Hôtel que le repas de midi sera servi.
L'extension de la salle à manger Belle Epoque est juste suffisante pour accueillir l'ensemble du groupe.
Même si les Romains avaient déjà reconnu la qualité des eaux, l'établissement thermal actuel de Plombières ne date que de Napoléon III, qui en demandera la construction après un séjour de quelques jours. La construction ne durera que 4 ans et s'achève en 1861. C'est donc dans un environnement préservé et historique que les curistes évoluent.
Les eaux sont réputées pour leur efficacité dans le traitement des troubles de l’appareil digestif et des douleurs articulaires. Aujourd’hui, elles sont aussi reconnues pour leurs effets bénéfiques dans le traitement de la maladie de Crohn et de la Fibromyalgie.
Le vaste couloir central, au style Romain, est ponctué de deux statues de muses, prêtées par le musée du Louvre..
Une partie de la décoration sera refaite en 1935 sous le contrôle des monuments historiques.
Les eaux de Plombières sont riches, entre autres, en Silice, Fluor et Calcium. Elles remontent de 1800 mètres sous terre à travers des failles dans le granit. Elles sont au départ entre 70 et 85° mais c'est par mélange avec de l'eau de source que l'on obtient la température désirée pour les soins.
Les thermes n'étant pas sur le point de source, c'est par une galerie souterraine que l'eau y est acheminée.
Une fois les Thermes visités nous nous dirigeons vers Xertigny. Sur la route une étrange station service nous invite à faire une petite pause.
Le propriétaire des lieux collectionne les bidons d'huile. Il en a des centaines, et continue à en ajouter de nouveaux.
Pour la dernière halte de la journée nous rendons visite à la maison Moine. Comme expliqué avec beaucoup d'humour de premier degré, les Moine travaillent en famille, de père en fils, parce que les Moine se reproduisent en "Couvent".
L'exploitation agricole est très diversifiée, et le terme de "produit dérivé" sortira maintes fois de la bouche de notre guide. Le produit original que nous dégusterons est le vin de Rhubarbe. Les sols très acides du terroir se prêtent à merveille à la culture de la Rhubarbe, et d'une opportunité, le père Moine a fait avec ses fils, une véritable innovation gastronomique et une source importante de revenu pour l'exploitation.
Vous seriez surpris par la difficulté à reconnaitre ces vins de rhubarbe dans une dégustation à l'aveugle. Les produits de la maison Moine sont proposés dans les plus grands hôtels restaurants de la capitale.
48 Km plus loin, et à l'issu des 191 Km du jour, nous retrouvons Contrexéville.
Les voitures retrouvent leur parking. Les plus courageux auront le temps de tester l'eau de la piscine avant le repas du soir. D'autres se réhydraterons.
Mais pendant que certains se rafraichissent, au bar ou dans la piscine, nos mécanos suiveurs, Jacky et Christian, vont aider Alain à changer son demi arbre de roue cassé pendant la journée.
En théorie c'est simple, mais un jeu inexplicable va retarder les "anges gardiens" qui rejoindront les convives au restaurant à la nuit tombée.
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