Manoir de L'Automobile de Lohéac
Le Manoir de L'Automobile de Lohéac, c'est un lieu énorme. C'est monumental. C'est gigantesque. C'est fou. C'est monstrueux, on est dans la démesure et c'est bien!
On y annonce 400 voitures exposées mais c'est bien plus que cela. Non pas que je mette en doute le nombre de véhicules, mais
Je pourrai faire de multiples articles, sur les différentes salles. Ce serait long, très long et de toute façon incomplet et rébarbatif comme peut l'être un catalogue.
Je vais plutôt essayer de vous donner envie d'y aller, ou d'y retourner, car je pense que l'endroit vit et évolue au fil des ans, et qu'il est tellement riche qu'une visite ne peut suffire. Et puis même comme cela cet article va être long.
Le Manoir de L'Automobile de Lohéac, ce sont quelques ancêtres, comme ce tricycle Léon Bollée de 1896. Souvenez vous des 110 ans du circuit de l'ACF, en juin dernier. Il y en avait un qui roulait ce jour là.
Ce Manoir, ou autrement appelé village de l'Automobile, existe à l'initiative de Michel Hommell, bien connu dans le monde de la presse et de la compétition Automobile. Parmi les voitures de la photographie suivante, il y a deux Renault NN.
Je vous parle des NN, parce que c'est par une NN que Michel Hommell a débuté sa collection dès l'âge de 18 ans. Il est né en 1944, cela remonte donc à 64 ans. 400 voitures en 64 ans cela fait donc une moyenne de plus d'une voiture par mois. Qui dit mieux ?
Sa première n'est pas une des deux qui sont exposées, mais elles sont de la même époque.
Curiosité: TRACTA, du latin tracter, Tracta, Tracta, Tractam, Tractae, Tractae Tracta...
Mais à l'origine on parlait du joint homocinétique inventé par Pierre Fenaille et son associé Jean-Albert Grégoire, pour l'entraînement des voitures à traction avant Tracta. La société Tracta fut fondée en 1927 par les deux compères. Quand dans l'article du musée de Châtellerault, je vous disais que J.A .Gregoire était visionnaire...
La De Dion qui suit sera produite à 3000 exemplaires. De Dion fabriquera 350 types de véhicules et déposera 400 brevets.
Il y a plusieurs Panhard disséminées dans le musée. Celle ci, de 1914, sera présentée en 1912 avec de nombreuses améliorations comme entre autres les roues amovibles, et un démarreur Dynastar.
Il fut produit 4700 Panhard Junior. Cette automobile avait volontairement été pensée pour les jeunes.
Je ne crois pas avoir jamais vu autant d'Alpine rassemblées en un même lieu (pas en nombre de voitures, mais en modèles): de la M63 aux dernières A310.
Par exemple je n'avais jamais vu de d'A110 cabriolet, pas plus que de GT4.
Et puis il y a les rouges...et la blanche.
De l'autre côté, les deux A310, 1600 VE et V6, pour une puissance respective de 140 et 150 cv.
Ici encore j'ai découvert une curiosité: une barquette qui m'était inconnue, la Renault Rispal. Pour la petite histoire, Raymond Rispal, mécanicien de son état à Villeneuve d'Ornon, après avoir couru sur Renault 4cv (Monte-Carlo 1951) et Renault Frégate (Monte-Carlo 1952), achète une base de 4cv et se construit une barquette carrossée par Sourgen.
En 1955, après l'accident sur Le Mans, la réglementation des voitures découvertes change et R.Rispal greffe un toit de Dauphine à l'envers (pas la dauphine, le toit). Même pas peur!
Après 60 ans de compétition automobile, Raymond Rispal est décédé en 1999.
Le coin du groupe B. la collection des voitures groupe B présentées au manoir a vocation à rendre hommage à tous ceux qui tentèrent et réussirent à" domestiquer 450 à 500 chevaux sur les chemins de l'impossible" (sic).
Vous apercevez au fond à gauche, un écran sur lequel sont projetées en continu des images spectaculaires de Rallyes, avec en particulier des images des pieds de pilotes en action.... Même les anglais qui étaient assis au premier rang étaient impressionnés!!
Et quand on parle de cavalerie, la Peugeot 908 qui suit est arrivée deuxième au 24h du mans 2011. Le huit cylindres développe 550 chevaux.
Mais ce musée réserve bien d'autres surprises, comme les deux salles réservées aux modèles réduits sur 5000 m2!!!
Un seul mot: admiration! L'idée? créer un musée dans un musée. Objectif réussi.
On y trouve en particulier de nombreux Dioramas dont certains traitent de la première guerre et de la seconde guerre mondiale
Même le tour de France fait l'objet de deux reconstitutions (un peu naïves et chargées à mon goût).
Une petite dernière pour la route?
Mais au Manoir de L'Automobile de Lohéac on passe du monde des Minimoys à celui de la démesure dimensionnelle.
Premier exemple: l'Offshore Colibri de Didier Pironi. Le 23 Aout 1987, l'aventure s'arrêtera avec l'accident qui causera sa mort, mais aussi celle de Jean Claude Guenard et Bernard Giroud (journaliste à TF1) qui étaient tous les deux à bord.
Le monstre a été restauré par le manoir de l'automobile de Loudéac avec la collaboration des amis de Didier Pironi, ses partenaires de l'époque et bien d'autres.
Je dis monstre parce que l'engin était équipé de deux moteurs V12 Lamborgini de 720 CV chacun.
Vitesse maximum? environ 160 Km/h si le bateau ne s'envole pas avant.... A cette vitesse l'eau est dure comme du béton.
L'engin est tellement long qu'il déborde sur la salle suivante. Mais je pense que c'est volontaire.
Origine de la motorisation oblige, le Colibri partage la salle avec une superbe salle consacrée ...
aux Lamborghini (what else ?)
On y trouve presque tous les modèles depuis la 350 GT (en 1964) jusqu'à la Diablo: Islero, Espada, Miura, Jarama, Urraco, Countach, Urraco, et Jalpa. Il manque juste une 400 GT et une Silhouette pour avoir la collection complète. Ces voitures à l'esthétique reconnaissable sont tout simplement magnifiques d'élégance!
Faites moi penser à aller voir le Musée Lamborghini un de ces jours à Sant'Agata en Emilie Romagne.
Une de mes favorites: Mura S de 1970
Mais revenons à la démesure de certains engins exposés, comme ce Dragster Top Alcool de 2500 cv qui atteint les 400 Km/h en .....6 (six) secondes.
Ou cet avion, accroché au dessus de la voiture qu'Hubert Oriol a utilisé pour un Paris Dakar? et surtout comment est il rentré? (pas Didier Oriol mais l'avion)
Et avoir l'idée de récupérer les morceaux d'une Bugatti EB accidentée au cours des 24 heures du Mans 1994 pour en faire un panneau mural ? Un peu comme une compression de César, mais en plus aéré.
J'ai choisi comme première photo de cet article une de celles de la salle des moteurs, pour son coté solennel : une forme de Chapelle, les murs en granit, un faux moine qui veille....
En son centre trône un moteur de 40 CV Renault de 1924. Tout autour sont positionnés des moteurs certes plus petits mais représentatifs.
Par exemple, côte à côte, un moteur de R8 Gordini (1965) et un bloc Peugeot 6 cylindre de 1928 (à gauche).
Mais le plus extraordinaire à mes yeux, ce sont les panneaux de verre qui reprennent la chronologie des moteurs de toutes les marques depuis 1650 ! Mes yeux me disent aussi que la lisibilité n'est pas au top, mais quel travail!
Dans la famille Peugeot, je voudrai un cabriolet
En face des Peugeot, les Citroën, bien sur.
Mais quand on parle Citroën on pense aussi Maserati et donc SM
Et puis un nouveau hall, mélange de culs pointus, de très belles limousines, d'Américaines et de bien d'autres.
Par exemple cette "petite Rosalie" de 1933 détentrice du records des 300 000 Kms à 93 Km/h de moyenne.
Ou cette plus modeste "Benjamin" de 1924 sur fond de Zèbre. En juin 1922, des cyclecars Benjamin remportent la course Paris-Les Pyrénées-Paris
Ou Cette curiosité: ANTONY de 1922: 750 cm3, bi-cylindre. Motorisées par des Scap ou des Ruby.
Au même rang que ces somptueuses Rolls et autres Packard, trône une Renault Reinastella, 8 cylindres de 1930. Preuve qu'à une époque les marques françaises pouvaient produire du haut de gamme!
Ah j'ai failli attendre! Je désespérais de trouver une Hotchkiss. En fait il y en a deux. Celle ci est un modèle Vichy, dans la catégorie des limousines. l'espace au places assises arrière était très confortable.
L'autre est dans la partie de l'étage réservée plus ou moins à l'espace Hippomobile, affublée d'une roulotte.
Cette magnifique Panhard était exposée au rétro mobile 2008.
Nouveau hall, nouvelle période avec une riche collection de Facel Vega
Quand on parle museau, vous vous souvenez de celui du Colibri qui dépassait? Devinez dans quelle salle ? celle des Ferrari....
Comme pour narguer la 250 berlineta SWB de 1960.
Mais il n'y a pas que les Ferrari qui sont en rouge.
Une curiosité à coté de la Talbot: Une Sabra Sport cabriolet de 1963. C'est une voiture Israélienne motorisée par un 4 cylindres Ford puis en fin de carrière par un 6 cylindres Triumph.
Une nouvelle curiosiosité: Brissoneau et Lodz cabriolet Louis Rossier. La marque, initialement spécialisée dans le ferroviaire, a également réalisé en petite série des carrosseries de voitures de sport, dans les années 1950 et 1960, pour les marques Renault et Opel. La coque mécano soudée était fabriquée et assemblée à l'usine de Creil.
Comme nous sommes dans l'antre de Michel Hommell... on retrouve forcément la collection des différentes Hommell produites, berlinettes ou barquettes.
Quelques motos très rapides pour Samuel:
Mais l'apothéose, c'est l'espace Formule 1: presque 20 voitures alignées un peu comme un départ, dans une galerie dont les côtés sont des hommages aux plus grand pilotes. Une salle où les amateurs de F1 peuvent passer une heure ou plus.
Comme cette Ligier de 1991
Ou cette Jordan,
Ou encore cette AGS,
Quant à la galerie de portraits
Bien que ce ne soit pas une partie importante du Manoir, n'oublions pas les véhicules amphibies.
Curiosité: Une SALMSON équipée d'un moteur électrique !
Pour conclure, une grande partie de l'étage est consacrée à des reconstitutions, échèle 1, de scènes hippomobiles et des échoppes et scènes de la vie d'avant.
Quitte à me répéter, ce Manoir de L'automobile de Lohéac (FR35) mérite une visite, pour la richesse et la grande variété de ce qui est exposé.
Manoir de L'Automobile de Lohéac
© Eric Nicolas 2021. Site créé par l'Astrolabe 🚀
Bonjour a vous,
De retour du musée, on s'aperçoit tout de même que les plus beaux fleurons de la collection ont disparu au fil du temps.
Je reste un peu sur ma faim
C'est assez loin de tout, et compte tenu des frais induits, bien réfléchir avant de faire le déplacement