RDV mensuels janvier 2019 AMR 45 Bellegarde & CCACL Orléans
Grisaille, grisaille, grisaille. Voila le résumé de ce premier rendez-vous dominical de janvier 2019! Mais malgré ces conditions météorologiques tristounettes, Claude Jamet et son équipe sont fidèles au poste devant le château de Bellegarde.
Renault 8, une deuxième 2cv et une Murena forment la première garde, juste à côté de la tente du club.
J'ai sorti la 2cv. Le chauffage fonctionne, donc tout va bien. Se sont garées à ses côtés un Buggy et une auto beaucoup plus prestigieuse: une Lamborghini Urraco. J'aurais pu, la semaine dernière, la prendre aussi comme exemple complémentaire des automobiles dont les phares sont escamotables.
L'Urraco est présentée au salon de Milan en 1970. Ferruccio Lamborghini souhaite proposer une alternative aux Porsche 911 et autres Ferrari Dino 246. Il vise une voiture plus économique que les Miura ou Espada, mais motorisée quand même par un huit cylindres alors que la concurrence propose des six cylindres. Ce sera un V8 maison de 2,5 litres, en position centrale, et qui développe 220 cv. Le nom Urraco provient du nom du taureau qui tua le célèbre matador Manolete.
Le dessin de la voiture est confié à Bertone, et plus précisément à Marcello Gandini. Nous avons déjà eu l'occasion de parler de ce grand designer Italien (toujours vivant) qui a collaboré à bon nombre de Lamborghini et Maserati mais aussi à des voitures plus populaires comme la Citroën BX, la Fiat Uno et aussi la Fiat X1,9 comme celle de Lionel.
Complètement à l'opposé, cette Hotchkiss Cabourg de 1933 que je vous avais présentée en février 2017 lors d'un rendez-vous mensuel place de la République à Montargis. Elle est toujours aussi rutilante. Dominique, son propriétaire, a d'ailleurs posé devant la belle et fait l'objet d'un article dans le n° 3820 de l'Eclaireur du Gâtinais du 16 janvier 2019.
Un petit groupe rejoint le peloton: les décapotables sont couvertes, mais dans ces anglaises mettre la capote ne signifie pas absence de courant d'air!
Cette Fiat Argenta est une voiture de transition que Fiat a produit entre la Fiat 132 et la Fiat Croma, entre 1981 et 1985. Dans les quatre motorisations possibles il y avait la 2000 ie dont le moteur de presque deux litres développe 122 cv. Celle-ci a été adaptée pour des rallyes et autres courses.
Mais la journée ne s'arrête pas à Bellegarde. En même temps, le club des Anciennes de l'Automobile Club du Loiret se rassemble à Orléans sur les bords de Loire, quai du Châtelet pour être précis.
Orléans a une histoire riche et mouvementée. Initialement sous protectorat romain, la ville est habitée par les Carnutes. Pour vous situer, on est à moins 50 avant JC et l'on ne parle pas d'Orléans, mais de Cenabum. Au neuvième siècle, le nom aurait été Aurelianum, d'où est issu le nom d'Orléans.
Vers 375, la ville fait l'objet d'invasions par les Francs et les Alamans. La première enceinte des remparts est érigée dans les années 360 - 380. La deuxième ne sera construite que beaucoup plus tard entre 1300 et 1330. La troisième verra le jour entre 1466 et 1480.
Assiégée par les anglais, puis délivrée par Jeanne d'Arc en mai 1429, la ville sera le théâtre du massacre des protestants en août 1572.
Au milieu du dix-huitième siècle, l'enceinte est remplacée par des boulevards et de grandes avenues comme la rue Royale sont percées.
Pour vous donner une idée de ce qu'était la ville, le plan ci-dessous date de la fin du dix-septième puisque réalisé sous l'évêque Pierre-Armand du Cambout de Coislin (1665 - 1706).
Ce passage à Orléans est l'occasion de se promener dans le vieux quartier qui longe la Loire. Il a été totalement rénové. L'époque où cette partie de la ville était mal fréquentée est derrière nous.
Au hasard de la visite, je tombe sur l'église Saint Donatien, qui est enclavée dans les maisons, à l'angle de deux rues. Quelques particularités méritent d'être mises en valeur, dans ce monument dont on retrouve les premières traces dès 1022.
Pour revenir à l'objet principal de la matinée, les voitures sont stationnées en face du Châtelet. Facile à trouver. Par contre, le trottoir étant normalement interdit à la circulation, je n'ai jamais trouvé l'entrée!
La voiture jaune en première position est une ACL, et n'a rien à voir avec l'Automobile Club du Luxembourg, puisqu'ici ACL est l'acronyme de "Atelier de Construction du Livradrois". C'est cette petite entreprise du Puy de Dôme qui remporte le marché de transformation des Renault 4L en une voiture destinée à concurrencer la Citroën Méhari. La carrosserie est en fibre de verre, ce dont Raoul Teilhol a fait sa spécialité.
C'est une Porsche 356 qui se gare à côté d'une Simca 90 Plein Ciel de 1959. La Plein Ciel est la version coupé de l'Aronde, quand l'Océane est la version cabriolet.
Autre coupé peu vu: cette Salmson 2300 S de 1955. Son nom provient de la cylindrée de son moteur. Deux versions étaient disponibles: la version que vous voyez ici, et une version avec un châssis court, dénommée GS comme Grand Sport. Le 2328 cm³ à double arbre à came en tête, en aluminium, est alimenté par un carburateur Zenith, et développe 110 chevaux. La boîte Cotal était la norme. Une boîte manuelle ZF pouvait être montée sur demande. Cette voiture est l'un des 62 exemplaires produits en 1955. En 1956 il en sera vendu 29 et seulement deux en 1957. La marque Salmson disparaîtra avec ce modèle.
Beaucoup plus courante, cette mini semble prête pour un rallye hivernal.
Je l'avoue: je n'avais jamais vu de Traction camionnette! maintenant c'est fait. Les deux Citroën Traction ci-dessous ont une particularité: elles ont parcouru 8620 km pour aller et revenir du Cap Nord!
Ce sont toutes les deux des 11 B. La berline date de 1956 (boite 3 vitesses). La camionnette date de 1939 (boite 4 vitesses). Comme se plaisent à les surnommer les propriétaires, nous avons devant nous une citadine et une fermière!
Un peu d'humour et d'optimisme pour finir avec ce rapide aperçu des voitures encore présentes à mon arrivée. Une bonne vieille FORD T de 104 ans qui fonctionne toujours et manie le sens de la dérision avec bonheur. Un petit gyrophare additionnel pour prévenir des voitures un peu collantes!
Après un frugal repas à 14€ dans un restaurant Thai, digne du régime imposé par les japonais à Carlos, je rentre par le sud de la Loire, c'est à dire la rive gauche, pour revoir les ruines du château de l'Isles. Vous connaissez déjà l'endroit car j'avais eu l'occasion d'en parler à l'occasion d'une petite exposition le 12 juin 2016.
Au XVe siècle, les îles de la Loire étaient isolées pendant les crues. Au XVIe siècle, les levées de bord de Loire ont de fait rattaché ces terres à la rive gauche.
Cependant, en 1866, la pression du fleuve crée une brèche dans la digue. Le château et la ferme sont en grande partie détruits. Le reste sera pillé. En 1925, il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Dans l'industrie, on prend l'exemple du "long fleuve tranquille" pour imaginer une production lissée et régulière. Ce jour là c'était le cas, mais demandez donc aux murs vacillants… comme dans l'industrie.
RDV mensuels janvier 2019 AMR 45 Bellegarde & CCACL Orléans
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