Musée de L'Automobile Henri Malartre

Musée de L'Automobile Henri Malartre, Rochetaillée-sur-Saône. 

 Henri Malartre travaillait dans la démolition automobile. C'est en conservant certains modèles destinés à la casse que sa collection débute dans les années 1930. 

Cachée en Isère pendant la guerre, la collection est protégée. Henri Malartre, lui, rentrera en résistance, sera capturé et torturé, mais survivra.. 

Après la libération il continue à développer sa collection et en expose une partie dans les locaux de son entreprise. 

Face au succès, avec l'aide du maire de Lyon de l'époque, Louis Pradel, l'idée d'un Musée nait et devient réalité à Rochetaillée-sur-Saône, dans le château. On y retrouve de nombreux exemplaires de constructeurs lyonnais.

Comme son nom l'indique, Rochetaillée-sur-Saône est située en bord de Saône, à 12 kilomètres au nord de Lyon.

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Petite ville de 1500 habitants environ

Des hauteurs du château, on profite d'un fort joli panorama sur les Monts d'Or, dont le point culminant est le mont Verdun (626 mètres).  

Musée de L'Automobile Henri Malartre

La petite excroissance tout en haut au milieu est le radar de surveillance aérienne. 

Autant vous le dire tout de suite, ce musée est très spécial. Ce ne sont pas les pièces de collection qui le rendent si particulier, mais le cadre. Ce n'est pas le premier château à offrir aux visiteurs une collection d'automobiles ou de motos, mais c'est le seul dont les salles d'exposition sont totalement inadaptées à l'accueil de pièces encombrantes.

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Sa construction remonte aux premiers temps féodaux. Incendié en 1562, le château est reconstruit au XVIIe siècle.

Le musée Henri Malartre est en effet le seul musée à avoir pris place dans les salles d'un château, et ceci quel que soit l'étage.

Tous les véhicules, que ce soit l'échantillon que je vous propose ici ou ceux que vous ne verrez pas dans ce reportage, ont du être démontés puis remontés sur place, car les accès aux étages rendent impossible les manutentions. Jugez plutôt par vous même! Ne rêvez pas, il n'y a aucun monte-charge. Tout a été transporté par les escaliers, mais en pièces, façon puzzle. 

Cette Hugot de 1897 carrosserie "Petit Duc" a été réalisée en osier. Ces voitures étaient vendues en Grande-Bretagne  sous le nom romantique de "Paris". Les premières Hugot furent de petites voiturettes équipées d'un moteur De Dion de 2,25 CV et d'une boîte à 2 vitesses.

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Le moteur est un petit mono cylindre de 3,5 CV. Attention, l'osier ne résiste pas très bien à la pluie et est très inflammable.  

On ne trouve que des véhicules très anciens, voitures, motos ou vélos. Dans le classement par période, le château ne propose que des ancêtres, comme ce tricycle De Dion Bouton de 1900.

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Construit pendant 10 dans, ce mono-cylindre bénéficie d'une transmission directe. Le carburateur est à léchage, c'est à dire qu'il est composé d'un réservoir d'essence dans lequel pénètre un tube destiné à renouveler l'air aspiré par le moteur. Le mélange air / essence est donc assuré par l'évaporation de cette dernière. L'allumage fonctionne par rupteur.

De nombreuse salles sont consacrées aux vélos de tous types. Une très belle collection.

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Tricycle Coste 1909, type sociable car les places sont côte à côte. Cette architecture est forcément plus conviviale. Elle me rappelle celle des femmes enceintes qui nagent de concert à la piscine !

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Tricycle de type SALVO, dénomination donnée aux tricycles équipés de deux grandes roues motrices à l'arrière et d'une petite roue directrice à l'avant. Le pédalage se fait par vilebrequin .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce musée est remarquable par les pièces uniques ou atypiques que l'on peut y découvrir. Je prends comme exemple cette bicyclette " La Souplette" de 1895. Le cadre est en bois. Seule la fourche est en métal et les assemblages sont réalisés par ferrure.

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Les jantes sont également en bois.

Au dernier étage, de nombreuses motos. Des marques connues, mais des modèles rarement vus en dehors de ce musée. Follis est une marque bien connue des cyclotouristes. Avec quelques autres, ce nom était synonyme de grands couturiers du cycle, et notamment réputé pour ses tandem. A l'époque où le vélo était mon unique, ou presque, centre d'intérêt, Follis faisait partie des choix potentiels pour un vélo sur mesure. Mon choix se dirigea vers un autre artisan lyonnais beaucoup moins connu et beaucoup moins cher. 

Follis a fermé en 2007. La maison existait depuis 1903.

Ce que j'ignorais, c'est que le logo Follis figurait aussi sur des cyclomoteurs. Ce seront d'ailleurs les derniers cyclomoteurs construits à Lyon. La publicité de l'époque indiquait que c'était le "sommet de la qualité".

Bien que ce ne soit pas précisé sur le panneau indicatif, je pense que nous avons sous les yeux un C102. Par rapport au C101, le C102 est équipé de suspensions arrières et d'une fourche télescopique. Le moteur est un Lavalette multimatic de 50 cc. Pour les passionnés du moteur Lavalette, rendez vous sur le site qui lui est dédié.

 

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Moteur deux temps bien entendu, avec un pourcentage d'huile variant de 10% pendant le rodage à 7 ou 8% par la suite.

Georges Monneret, surnommé "Jojo la moto", a consacré toute sa vie à la moto. En quarante-cinq ans de courses (1926 à 1971), il a accumulé 183 records du Monde, 19 titres de Champion de France et 499 victoires. Cette très riche et longue carrière lui valent d'avoir une salle d'exposition de motos à son nom: celle des motos des années trente.

Cette F.N (Fabrique Nationale) est un exemple de la technologie Belge, en 1921. C'est un quatre cylindres de 748 cc à soupapes latérales et allumage par magnéto. La transmission par arbre et pignon conique a fait la réputation de cette marque.

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La commande de boîte de vitesse (2 vitesses) se situe sur le côté du réservoir, sous le bec de selle. La vitesse annoncée est de 80 km/h.

Dix années plus tôt René Gillet proposait ce bicylindres en V de 750 cc également. C'est un bloc quatre temps qui développe 10 cv à 2000 tours. Les cylindres sont borgnes et les soupapes d'admission automatiques. Comme l'indique la grande poulie située à l'arrière gauche de la machine, la transmission est par courroie directe. Si l'histoire de cette marque française vous intéresse, je vous conseille le site de la marque.

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Suspension avant par lames.

Avant de revenir sur nos ancêtres à quatre roues, je vous propose un arrêt sur un drôle d'engin de la salle des énergies: c'est un Secretand de 1890, modèle unique au monde, premier prix à l'exposition industrielle de Bourg-en-Bresse.

C'est en réalité un break mu par la vapeur.

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Edouard Rochet est mécanicien. Théodore Schneider est mécène. Associés, ils seront à l'origine d'une marque importante de l'industrie automobile lyonnaise, Rochet-Schneider, parfois surnommée la "Rolls Lyonnaise".

Fondée en 1892, l'entreprise produira des automobiles jusqu'en 1932, et des autobus et des poids lourds  jusqu'en 1950.

C'est Berliet, autre société lyonnaise, qui rachète l'entreprise.    

Ce vis à vis quatre places à parasol date de 1898. Non seulement c'est un modèle unique au monde, mais c'est la première voiture acquise par Henri Malatre  en 1931. Le moteur arrière est un monocylindre à bielle apparente. Transmission par courroie et chaine.

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Amusant: le frein anti recul par béquille qui se pique dans le sol.

Comme son nom l'indique, la salle "des premiers progrès" met en avant les améliorations obtenues à partir de 1895. Les pneumatiques Michelin, les moteurs à rotation rapide (> 1000 tours minutes) et les méthodes de production aux cadences industrielles. L'aperçu place à l'honneur Renault, De Dion et Peugeot (en bleu à gauche). 

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Cette Renault date de 1900 est un tonneau 4 places à moteur De Dion Bouton. La direction est à crémaillère.

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La même année, De Dion proposait ce coupé docteur. La vitesse annoncée est de 28 km/h.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la salle d'invitation au voyage , cette Corre de 1904 présente une particularité intéressante. Ce n'est pas son moteur Aster ni les deux radiateurs latéraux de refroidissement qui rendent cet exemplaire unique au monde, mais ce sont ses roues.

 

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La voiture est en effet équipée de roues élastiques Beaujeu. Les premiers pneumatiques étaient considérés comme dangereux car, lorsqu'ils éclataient, ils occasionnaient des accidents. La guerre était lancée entre les pneumaticiens et les fabricants de roues.  

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Le bandage est plein. Les anneaux sont en métal.

Comme vous pouvez le lire sur cette affiche proposée à la vente chez Camard en mai 2012, le combat commercial était sans pitié! Avouez qu'avoir pour adresse "rue de la Pompe" est un trait d'humour pour une entreprise qui concurrençait le pneumatique gonflable!  L'affiche estimée entre 250 et 300€ ne sera pas vendue ce jour là.

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Ceux qui consultent régulièrement le site ont déjà entendu parler du grand prix de l'ACF de 1906. Il y a deux ans, un rallye commémorateur des 110 ans de cette épreuve avait été organisé au départ du Mans, avec un reportage à la clé.

Ce tableau est accroché en bonne place dans la salle d'invitation au voyage.

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Renault gagne devant Mercedes. 38 voitures étaient au départ.

Autre modèle unique au monde: une Noël Benet de 1900 construite à Offranville (FR76). Le monocylindre De Dion Bouton est ici placé transversalement. C'est la première voiture à traction avant.

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Le frein avant est sur le différentiel.

Point de musée sur les ancêtres sans Darracq! Celle-ci date de 1899. C'est un quadricycle Perfecta N° 2 type "Touriste". Perfecta était une marque construite dans les atelier de Darracq & co.

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J'adore cette selle!  Le démarrage se faisait par pédalage, d'où sans doute cette vague ressemblance avec une selle de vélo.

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Le moteur est un monocylindre Aster de 450 cc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'aurais pu vous parler de Luc Court, ou de Teste et Moret, ou bien de Cottereau, par exemple. J'ai fait des choix, mais l'idée est de vous donner envie de visiter ce lieu extraordinaire des premières années de l'automobile et des motocyclettes.

Pour conclure cet échantillon des véhicules exposés, je vous présente une Rochet Frères. C'est à nouveau une voiturette unique au monde. Elle date de 1898 et le moteur est encore un De Dion Bouton. Fabrication à Lyon.

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Le musée ne se limite pas au château, car il y a au fond du jardin un grand bâtiment, cette fois-ci de plain-pied, qui renferme des véhicules plus récents.

Ici encore, sauf à faire un catalogue ennuyeux, tant pour l'auteur que les lecteurs, j'ai opté pour une sélection purement subjective. Bien que placée dans un coin, cette Lorraine Dietrich est resplendissante.

J'ai omis de vous dire que ces voitures sont entretenues et restaurées par un mécanicien à temps plein dont le talent n'a d'égal que l'amplitude des connaissances nécessaires pour passer de la moto à l'auto et de l'ancêtre aux exemplaires plus récents. Un grand coup de chapeau.

 

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Pour en revenir à ce fort joli torpédo sport Le Mans des années 1925-1927, ce qui la rend particulière, c'est sa figuration au cinéma, dans le tournage et l'affiche de Borsalino

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Sizaire Berwick. Voila un nom d'automobile à la double consonance. Maurice Sizaire voit le jour dans le premier arrondissement de Paris. Frederick William Berwick est concessionnaire automobile à Londres.

L'association des deux produit à Courbevoie des voitures de luxe surnommées les Rolls des pauvres (ressemblance de radiateur). Le modèle exposé est un type SD produit entre 1920 et 1927. Sur cet exemplaire, la carrosserie transformable est signée Saoutchik.  

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Sizaire Berwick 1927

Au détour des allées on trouve des engins hors du commun!

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Qui a reconnu, dans cette magnifique carrosserie inspirée par le bateau, une Fiat 509 S de 1926? Vous observerez les gardes-boue en forme d'ailes de papillon. Fiat était le seul constructeur à proposer des carrosseries de ce type en série. 

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Connaissez-vous la marque Bedelia? C'est un mélange de moto et de cyclecar. Je trouve très surprenante la position tandem, avec le pilote à l'arrière! Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces engins participeront à des courses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes à Lyon, et la prochaine voiture est une Berliet, modèle C2 1908, double phaéton.

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"De la belle mécanique, de l'allure et du confort", tel était le slogan de la marque "La Buire", autre société lyonnaise. L'entreprise, créée en 1847, produisait du matériel ferroviaire. A partir de 1889 La Buire va évoluer vers les tricycles à vapeur en utilisant la vaporisation instantanée inventée par Léon Serpollet. Au delà des places ou rues qui portent le nom de Serpollet, cette famille a été à l'origine du perfectionnement ultime des machines à vapeur.

"En avril 1901, au cours de la 1ère coupe Rothschild, course au kilomètre lancé, coureur à Nice, Léon Serpollet atteignit pour la première fois la vitesse de 100km/h sur un km. Le 13 avril 1902, lors de la 2ème coupe, courue sur la Promenade des Anglais, Léon Serpollet dépassa sa propre performance : pour la première fois, au milieu de l’enthousiasme général, il couvrit le kilomètre en dépassant les 120km/h. Si vous souhaitez en savoir plus sur la famille Serpollet, je vous recommande le site suivant.

Le moteur à explosion devient rapidement l'unique moyen de propulsion des automobiles, et la vapeur disparait.

Pour revenir à La Buire, la firme commercialise ses automobiles à pétrole de 1904 à 1928. 

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Modèle course à deux places de 1905. Moteur 4 cylindres à transmission par chaine. 

Cette voiturette phaéton ressemble un peu à la précédente, sauf que c'est un monocylindre. Elle date de 1908. C'est une Thieulin. construite à Besançon. La marque ne va durer que deux ans. Les spécialistes pensent que par la suite c'est le grand auto-garage des Chaprais qui a prolongé l'activité de la famille. 

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Exemplaire unique. 

Petit tir groupé avec ces jolis exemplaires du savoir faire Lyonnais de l'époque. A droite une torpedo Rochet Schneider de 1923, dont vous noterez le double parebrise qui protège les passagers. 

Au milieu une très rare Jean Gras dont la production durant deux ans (1925-1927) sera on ne peut plus éphémère. La particularité de cette voiture est d'avoir fait partie des avant-gardistes équipées de freins sur les roues avant. 

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La troisième est une Luc Court, H4S2 de 1928. Vous avez déjà entendu parler de cette marque Lyonnaise, car il y a dans le Loiret, à La Ferté-Saint-Aubin, dans le musée de Gérard Veignal, un modèle HP 1830 de 1923.  Relire le reportage sur la sortie du CAMP en juillet 2018

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J'ai gardé le meilleur pour la fin avec cet engin incongru: le monoplace. Il a fait l'objet d'un essai par le journaliste Didier Ganneau dans Moto Journal n° 870.  Cela ressemble à une moto sans vraiment en être une. 

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Musée de L'Automobile Henri Malartre. Les pneumatiques carrés s'apparentent plus à ceux d'une voiture que d'une moto. 

Le mode d'emploi de Didier Ganneau s'articule en six leçons, dont voici des extraits hilarants:

  1. Prenez l'air dégagé...Kickez négligemment à droite après avoir titillé le carbu et trifouillé l'avance à l'allumage sous le siège du passager. Ouvrez la porte à gauche et refermez la d'un geste naturel sans plus d'émotion.
  2. Débrayez, pédale de gauche, enclanchez la première, levier à droite, desserrez le frein à main, petit levier de droite, embrayez pédale du milieu… ne paraissez pas effarouché par le flou dans la direction, la fourche a du jeu...
  3. Ne cherchez pas à redresser la machine à grands coups de reins, la masse du navire, ainsi que la banquette bien plate et bien glissante vouent à l'échec ce genre de tentative. Essayez plutôt de faire monter l'engin sur ses deux roues au moyen du volant, et surtout en prenant de la vitesse… à 10 ou 15 km/h la machine devrait se redresser d'elle-même…
  4. Vous conduisez maintenant une moto, braquage à gauche pour virage à droite. Justement un virage approche. Catastrophe: la roulette intérieure se pose. L'engin retrouve automatiquement un comportement d'automobile. Plus vous tentez de balancer pour prendre ce foutu virage, plus le monstre prend la tangente. Surtout pas de panique, acceptez la situation, freinez, pédale de droite, prenez ce satané virage au pas et sur trois roues…
  5. Roulez et savourez, bras à la portière, les mines interrogatives et vaguement inquiètes des pauvres mortels restés au bord de la route. 
  6. Arrêtez-vous en toute simplicité devant eux. Votre prestige sera encore renforcé si vous n'avez pas oublié, deux mètres auparavant, de déployer les roulettes latérales, grand levier de droite, en même temps que vous freinez, pédale de droite, que vous débrayez, pédale de gauche, et que vous repassez au point mort, levier de droite, juste avant de tirer le frein à main, petit levier de droite. 
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Un peu plus loin, on retrouve des formes familières, comme ce cabriolet Bugatti 4 places type 49 de 1930, parfois surnommé la petite Royale. 

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8 cylindres en ligne et trois soupapes par cylindres. 

Une fois de plus la voiture suivante est unique. Mario Marsonetto, concessionnaire et carrossier, est installé à Lyon depuis 1952. Adepte des matériaux composites, il fera partie des tous derniers constructeurs Lyonnais. 

Cette GT 2+2 est son oeuvre. Le châssis est tubulaire. Le moteur et la boîte sont issus d'une Renault 16. Les 92 CV produits par le 4 cylindres 1600, permettent à la voiture de prétendre à un 200 km/h en vitesse de pointe. 

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Don au musée par Monsieur Marsonetto lui même.

Si la Marsonetto est homologuée pour un usage routier, la Wimille JPW grise de 1948 n'est qu'un proto. L'ensemble est animé par un moteur de traction.  Vous vous souvenez peut-être de l'exposition Rétromobile 2018 consacrée à Jean-Pierre Wimille, grand pilote français. 

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"Il faudra une voiture légère et rapide avec un moteur puissant mais de faible cylindrée et surtout une structure intégrée à une carrosserie complètement aérodynamique". Tel était le concept de base de la voiture du futur selon JP Wimille. 

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En hommage, ou pas, à l'anniversaire de la Citroën 2CV, c'est guidés par un de nos emblèmes nationaux que nous pénétrons dans la dernière salle d'exposition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

S.T.E.L.A signifie Service de Traction Electrique Légère par Accumulateur. Cette voiture est électrique, comme son nom le laisse entendre. La vitesse maximum annoncée est de 70 km/h. A 45 km/h, l'autonomie est de 140 km. Le poids de 2 tonnes lui est forcément défavorable. 

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La recharge est possible grâce à un groupe moteur dynamo avec tableau de commande et de contrôle en option. 

Le musée renferme aussi quelques jolis exemplaires de transports en commun comme ce funiculaire parfois appelé chemin de fer à la corde ou ficelle à Lyon. Il sera utilisé de 1900 à 1979.  Il est prévu pour une pente de 31%!

L'Hispano Suiza, coupé chauffeur par Franay de 1936, semble toute petite à côté.  C'est une K6 de 1936 carrossée par Marius Franay, carrossier de Levallois-Perret. 

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Ce coupé chauffeur était présent sur le stand Hispano Suiza lors du salon de l'auto de 1936. Une voiture similaire mais de 1935 est exposée à Paris, au musée des Arts et Métiers du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

Le point commun de ces trois microcars, ou micro citadines, ou scooter carrossés, est bien entendu la taille et le nombre de roues. La bleue qui se trouve à gauche de la photo est une Messerschmitt KR 202 de 1958. Son petit 200 cm3 de 10 cv lui permet de rouler à 100 km/h. Il en sera construit 46 000. 

Celle du milieu est une Iseta Velam, conçue par les italiens de ISO Rivolta, et qui offre une très bonne visibilité et permet, un peu comme avec une Smart, de se garer face au trottoir. 

Enfin, tout à droite, nous trouvons une Inter 175 A (pour 175 cc) de la Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord. Le moteur est un Hydral deux temps. Pour en savoir plus sur le moteur d'Anatole Lardy je vous suggère de relire le reportage réalisé à l'occasion de Moto Légende 2017

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Musée de L'Automobile Henri Malartre

Rapidement, vous pouvez admirer les formes de la Marcadier de 1976, c'est-à-dire de la quatrième génération de Marcadier Barzoi (1972 - 1976). 

D'abord constructeur de cycles sous la marque CIM (Cycle Imbert et Marcadier), André Marcadier maîtrise la fabrication de cadres de vélos, puis de motos et de karting. En 1963, avec l'aide du carrossier Marcel Fournier, il dessine une barquette évoquant la Lotus 23. Cette barquette baptisée FM repose comme son inspiratrice anglaise, la Lotus Seven, sur un châssis multitubulaire en acier avec les traverses avant et arrières de la Renault 8 ainsi que les suspensions et la mécanique en position centrale arrière pour un poids de 460 kg. Ces barquettes réussiront l'exploit d'être homologuées comme des Renault 8 modifiées, avec la carte grise de la voiture donneuses d'organes !!

La version que nous avons sous les yeux diffère dans la mesure ou le châssis est un châssis poutre. Vendues en kit, ces voitures à la coque en polyester, utilisaient des moteurs Renault, de la R8 à l'Alpine en passant par la R12 ou la R16.  Le site du club Marcadier est très complet. 

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Juste derrière la Marcadier, une Talbot Lago T26 de 1948, puis une monoplace Gordini type 16 de 1952, puis une Cooper Climax de 1959. On aperçoit ensuite le jaune et vert d'une Lotus Seven. 

Ceci est une motrice salon de marque Manage, fabricant Belge. Elle fut offerte à Raymond Poincaré pour ses déplacements lors de l'exposition universelle de 1914, organisée à Lyon. Les lattes de bois que vous apercevez sur les côtés sont en teck. Elle n'a que très peu roulé. 

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Musée de L'Automobile Henri Malartre

A l'intérieur, on trouve du Lincrusta. Ce revêtement, réalisé à partir de lin et de bois, est en fait une sorte de papier gaufré dont l'invention est l'oeuvre de Frédérik Walton, dont le père avait lui-même inventé le Linoleum. Ce matériau mural à peindre était à la mode au début du vingtième siècle, mais on en trouve encore en Grande Bretagne. Sa dureté le rend quasiment indestructible dans les endroits à fort passage comme les escaliers. Un peu "old school" mais diablement solide! 

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Trois compartiments et trois styles. 

Pour finir avec ce rapide aperçu, un clin d'oeil à l'évolution de la Citroën 2cv depuis le prototype TPV de 1936 à la version post 1953, une fois le premier facelift réalisé.  

Musée de L'Automobile Henri Malartre

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En résumé, un très joli musée rempli de pièces uniques et pour la plupart exposées dans des salles peu habituelles. 

 

Musée de L'Automobile Henri Malartre

Automobile ancienne à votre service

One comment on “Musée de L'Automobile Henri Malartre”

  1. Bonjour , je 'ai visité le week-end dernier. Merci pour ce bon en arrière et pour cette tranche d'histoire.
    je recommande à tous cette visite qui pour moi me laisse un souvenir inoubliable
    Merci
    cordialement frédéric

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