Musée Automobile de Bellenaves
Au retour d'un week-end en Corrèze, le guide des musées LVA m'a conduit au Musée Automobile de Bellenaves. Fort d'une cinquantaine de véhicules, ce lieu de la mémoire Automobile propose aux visiteurs une série de voitures données ou prêtées à l'association qui gère l'ensemble. Les exemplaires exposés couvrent la période allant de 1910 à 1990 environ.
Je vous propose ici un aperçu des véhicules exposés en 2017, lors de mon passage.
Nombre d'entre vous ont sans doute entendu parler de la marque Mochet. Le modèle de voiturette ci-dessous date de 1950, début de la période de 8 ans pendant laquelle la société Mochet produira des voitures sans permis.
Le véhicule est animé par un moteur Ydral de 125 cm. Relire l'article sur les moteurs Ydral.
Le bâtiment qui abrite la collection ressemble à un hangar, mais l'ensemble est propre et un large parking permet aux visiteurs de stationner.
Bellenaves est une commune de 1000 habitants, située au sud de Montluçon et au nord de Clermont-Ferrand.
Le hall d'exposition n'est tout simplement qu'un long rectangle. Les voitures sont stationnées en épis, de chaque côté de l'allée centrale.
Le VASP (Véhicule Automobile Sapeurs Pompiers) motopompe Delahaye que nous voyons à droite, fut acheté par les Sapeurs Pompiers de Vichy en 1928. Il appartient toujours à l'amicale de ces même Sapeurs Pompiers. Il est motorisé par un 6 cylindres de 22 CV.
Les marques présentes sont le plus souvent française, mais pas uniquement. Pour exemple la série d'anglaises qui suit, comme cette Triumph TR4 de 1965, dont vous noterez que le volant est cependant à gauche.
Connaissiez-vous les Trabant Kombi de 1987? Celle-ci a été importée de l'ex RDA, et se trouvait à vendre un peu avant l'été dernier. L'objectif était très similaire à celui qui a présidé à la création de la Citroën 2CV ou de la VW Coccinelle: un véhicule populaire et économique.
Autre gabarit et autre usage pour cette limousine Daimler de 1950. La voiture a appartenu à la cour de Sa Majesté la Reine d'Angleterre de la fin des années 50 au début des années 60. J'ignorais que la royauté britannique vendait ses voitures, mais le Prince de Monaco le fait bien de temps à autres ...
Origine anglaise aussi pour cette MG TD de 1954. 54 cv pour 941 kg et une vitesse de pointe de 140 Km/h.
Mais si l'on connaît la marque MG grâce à ces petits coupés et cabriolets sportifs, il ne faut pas oublier les autres modèles comme par exemple cette MG Magnette de 1959. L'affiche annonce un modèle ZA, ce qui est surprenant car en 1959 la ZA était déjà remplacée par la ZB. Dans tous les cas c'est une berline 4 portes.
la Magnette sera la première voiture monocoque sous l'emblème MG. Si l'essieu arrière est rigide, la direction est par contre à crémaillère et les freins sont hydrauliques.
La Mazda RX7 est surtout connue pour son moteur à pistons rotatifs birotor. La voiture est censée atteindre les 200 km/h. Si Mazda a été le constructeur à croire le plus dans cette solution technique, je peux vous assurer que ces moteurs demandent à être poussés dans les tours pour que la puissance arrive. (à la sortie de la RX8 j'avais eu l'occasion de faire un essai).
Quelques sportives hexagonales pour démarrer la série des françaises
La Renault 16 présentée ici est une TX reconnaissable à ses phares. L'affiche indique que le moteur est un 1500 cc alors que normalement les TX étaient motorisées par un 1647 cc. Le 1565 cc était pour les TS. Pour autant que je sache, de 1974, année de sa mise sur le marché, à 1980, année de sa fin de commercialisation, la cylindrée n'a pas évolué.
Je me souviens de la Renault 12, parce que le père d'un copain de classe primaire possédait une des premières. Il faut dire qu'il était agent Renault!
Celle ci est une TS de 1973 reconnaissable à ses roues typées Gordini, et à ses baguettes latérales chromées. C'était la version sportive. On aperçoit aussi ses sièges "intégraux" avec les appuie-têtes incorporés.
Voici une auto peu commune: une Mors, mais surtout une Mors électrique! Mors est un constructeur français fondé en 1895 par les frères Louis et Emile Mors qui reprennent une petite entreprise familiale d'appareillage électrique. A la suite de soucis de trésorerie c'est le jeune ingénieur polytechnicien André Citroën qui est nommé directeur général administrateur et réorganise l'entreprise qui sera reprise par Citroën en 1925.
Apparemment la date de construction de ce cycle-car n'est pas connue avec précision; 1914 ou 1920.
On enjambe l'Atlantique avec cette Studbaker Dictator de 1929. L'usine était à South Bend, dans l'Etat de l'Indiana, à l'ouest du lac Michigan. Si le nom vous semble bizarre, sachez que l'idée était de dire que cette auto devenait le standard à copier pour ses concurrentes. Il faut donc prendre le mot "Dictator" dans le sens imposer un standard. Finalement le nom sera changé en "Commander" 10 ans plus tard.
La voiture a fait l'objet d'une restauration complète par Francis Devlaeminck . Si ce nom éveille en vous un souvenir, c'est peut-être parce qu'il est sur la liste des points de chute LVA dans le département 03 (Le Mayet-d'Ecole).
La Renault Celtaquatre de 1937 qui suit était à vendre lors de ma visite. Renault produira ce modèle de 1935 à 1939 uniquement. L'exemplaire présenté est un cabriolet. Deux ans d'efforts ont été nécessaires à son propriétaire pour la restaurer.
Après la Celtaquatre, voici une Vivaquatre de 1939. Cette voiture a une histoire particulière: elle était la propriété d'une génération de médecins de la région (des instruments médicaux sont posés sur le siège passager). Mais me direz vous, pourquoi le volant est-il à droite et non à gauche? Tout simplement parce que le docteur Marcel Debrade, amputé du bras droit, a fait changer le volant de côté! CQFD!
Il est aisé de reconnaitre les générations d'Hotchkiss en regardant la calandre. Nous avons ici une Hotchkiss 680 de 1937. Le moteur est un 6 cylindres. La différence entre les 680 et les 686 est l'alésage qui est de 80 pour les premiers (cylindrée de 3012) et de 86 pour les seconds avec une cylindrée de 3485. Pour vous faire sourire je ne résiste pas à l'envie de vous faire lire ce que la revue technique automobile de 1947 disait de ces voitures Hotchkiss:
"Si d'odieuses restrictions sur l'essence, d'une part, et une interdiction d'achat, de principe comme de fait, n'interdisaient pas les demandes, c'est toujours à de nombreux exemplaires que nous verrions des Hotchkiss neuves sillonner nos routes, et administrer la preuve de leur magnifique tenue dans les circonstances les plus critiques …. Rappelons ici que les Hotchkiss caractérisent l'orthodoxie en matière de construction automobile…. En somme nul mieux que Hotchkiss n'a su, jusqu'ici, réaliser cette harmonie entre "l'objectif" et le "subjectif" c'est à dire entre les performances liées aux qualités mécaniques, et l'agrément d'une voiture spacieuse, docile, maniable et toujours incontestablement luxueuse, mais avec la discrétion qui caractérise "la classe"."
Il n'y a rien à rajouter !
La Rosengart Super 5 Grand Luxe de 1938 était aussi à vendre! C'est une LR4 N2.
Cette auto aux portes antinomiques et sans montant central est une Salmson. Pour être précis, c'est une S4-61 de 1950. Il en sera construit 2178 entre 1929 et 1952. Si à l'origine son point fort était l'avance technologique de son moteur, en fin de carrière elle sera dépassée par ses concurrentes.
Parmi les autres véhicules qui complètent le panorama des françaises à succès:
Mathis QMY de 1932.
En conclusion le Musée Automobile de Bellenaves est un musée sans prétention mais qui mérite le détour.
Musée Automobile de Bellenaves
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